Cinéma italien de 1896 à 1950 (Le)

Les frères Louis et Auguste Lumière ont inventé le cinématographe.

Les premières projections ont eu lieu à La Ciotat en septembre 1895, puis à Paris en décembre 1895.
En Italie, la première projection a eu lieu en mars 1896 et le premier cinéma, "Il Lumière", fut ouvert à Pise en 1897. Les films étaient des documentaires (documentari) muets (muti) et duraient quelques secondes. "Il Lumière" existe encore aujourd'hui !

- 1905 --> Filoteo Alberini crée un film d'une durée de cinq minutes : "La presa di Roma"reconstituant la prise de Rome -source de contentieux avec la papauté- en 1870.

- 1910 --> On dénombre déjà plus de cinq cents salles de cinéma en Italie,  mais c'est surtout le succès international qui conditionne la puissance industrielle du cinéma italien. Au total, à la veille de la Première Guerre mondiale, on compte en Italie une cinquantaine de sociétés de production de films à Milan, Rome, Naples et Palerme.

- 1914 -->    Giovanni Pastrone réalise un film colossal* de deux heures trente : "Cabiria". C'est un drame gréco-romain-punique qui reste dans les mémoires pour ses innovations techniques (innovazioni tecniche).

- 1917 à 1929 --> le cinéma italien est en crise. Le fascisme ne se préoccupe guère du cinéma. En Italie circulent surtout des films américains.

- 1930 --> Fin du cinéma muet

- 1937 --> Naissance de Cinecittà, "la Hollywood italiana", inaugurée par Mussolini.

Commence alors l'époque des téléphones blancs (telefoni bianchi), ceux utilisés par la haute société, par opposition aux téléphones noirs (telefoni neri), ceux utilisés dans les basses couches de la société.

- 1943 --> C'est l'époque du néoréalisme (neorealismo), un mouvement culturel qui durera jusqu'en 1952. Les films néoréalistes sont considérés comme tristes (tristi), défaitistes (disfattisti) et pessimistes (pessimisti) parce qu'ils dépeignent la situation des défavorisés (svantaggiati) et leurs conditions misérables de vie (misere condizioni di vita) après la guerre (il dopoguerra). Par exemple, il en va ainsi pour les films et les metteurs en scène (i registi) suivants :

-->  "Ossessione" (1943), "La terra trema" (1948), "Bellissima" (1951), films de Luchino Visconti.
-->  "Roma, città aperta" (1945), "Paisà" (1946), "Germania anno zero" (1948), films de Roberto Rossellini.
--> "Sciuscià" (1946), "Ladri di biciclette" (1948), "Miracolo a Milano" (1951), films de Vittorio De Sica.
--> "Caccia tragica" (1946), "Riso Amaro" (1949), films de Giuseppe De Santis.
--> "In nome della legge" (1948), "Il cammino della speranza" (1950), films de Pietro Germi.

Ces films ont été conçus dans des situations difficiles :

- Fermeture des studios de Cinecittà (bombardements et occupation des lieux par des réfugiés (gli sfollati ).
- Utilisation d'acteurs souvent non professionnels (attori non professionisti).
- Emploi de dialectes (uso di dialetti) dans "Sciuscià", "Paisà"...
- Les nouveaux gouvernements ont besoin de films qui rehaussent le moral des gens 

* (Un film kolossal è un film di grande effetto cinematografico e con costi di realizzazione elevati.)