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Misses Morkan's/Version 3

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[POSTER UNE NOUVELLE REPONSE] [Suivre ce sujet]


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Misses Morkan's/Version 3
Message de violet91 posté le 13-02-2012 à 22:17:02 (S | E | F)

Hello dear all et chers petits mignons, mignonnes,

--- Nous voici arrivés à la crème de la nouvelle . aux visiteurs qui se poseraient, au retour de 'nos hommes ' qui prendraient le temps - cela en vaut la peine - et à vous toutes très fidèles qui allez goûter une fin surprenante et révélatrice d'une Gretta, épouse et mère modèle, dont la beauté n'est pas qu'attentions et silence .
Là , le rideau se lève et Mr Gabriel va devoir ' revoir sa copie' comme ses certitudes. Gretta est Gretta .

Régalez-vous : tout ici est retenue et raffinement.

........ Miss Ivors est partie avant le dîner en riant et lançant un tonitruant ' Beannacht libh'* . Sans surprise, Gabriel a présidé la table du souper de Noël et découpé l'oie avec maestria , comme tout ce qu'il fait . Prié de faire un discours ( il l'a préparé , mais ne s'en servira pas) , il insiste, d'un ton sceptique, sur la montée d'une jeunesse intellectuelle différemment irlandaise et lève un toast aux traditions chères à tous ici , maintenues vivantes grâce à la génération de ses affectueuses tantes et cousine - The Three Graces .
Cet instant, un brin nostalgique , fait un peu trembler l' assurance de Gabriel. Aurait-il, alors, la perception du bonheur qui passe ? La peur de finir par avoir, au bout du compte, le même sort que tous ?

Gretta est restée accoudée à la rampe à écouter un 'something' chanté par un certain Mr Bartell D' Arcy.
Lui, dans le hall, ne capte que :

..................................... O,the rain falls on my heavy locks
..................................... And the dew wets my skin,
..................................... My babe lies cold...


Puis tous deux rentrent en 'cab' et rejoignent leur chambre du Gresham *. Gabriel s'est laissé envahir par son amour total pour Gretta et son désir fougueux de l'instant . La belle Irlandaise aux cheveux auburn , songeuse à la fenêtre, regarde la neige tomber, tournant le dos à Gabriel qui n'en peut plus du désir de serrer sa femme dans ses bras.

* Beannacht libh : a sort of ' Good night, dear' : a farewell salutation in Irish.
* The Gresham : a fashionable hotel for well-off customers (clients)

...........................The Misses Morkan's annual dance in Dublin. Version III .................................

...[...] Gabriel was in such a fever of rage* and desire that he did not hear her come from the window. She stood before him for an instant, looking at him strangely. Then, suddenly raising herself on tiptoe and resting her hands lightly on his shoulders ,she kissed him.
-You are a very generous person , Gabriel, she said.
Gabriel, trembling with delight at her sudden kiss and at the quaintness of her phrase, put his hands on her hair and began smoothing it back, scarcely touching it with his fingers. [...]
He stood, holding her head between his hands. Then, slipping one swiftly about her body,and drawing her towards him, he said softly :
- Gretta dear, what are you thinking about ?
She did not answer nor yield wholly to his arm. he said again , softly :
- Tell me what it is , Gretta. I think I know what is the matter. Do I know ?
She did not answer at once. Then she said in an outburst of tears :
- O, I am thinking about that song , ' The Lass of Aughrim '.
She broke loose from him and ran to the bed and , throwing her arms across the bed-rail , hid her face . Gabriel stood stock-still for a moment in astonishment and then followed her.[..] He halted a few paces from her and said :
- What about the song ? Why does it make you cry ?
She raised her head from her arms and dried her eyes with the back of her hand like a child. A kinder note than he had intended went into his voice .
- Why, Gretta ? he asked.
-I am thinking about a person long ago who used to sing that song.
- And who was that person long ago ? asked Gabriel, smiling.
- It was a person I used to know in Galway when I was living with my grandmother, she said.
The smile passed away from Gabriel's face . A dull anger began to gather again at the back of his mind and the dull fires of his lust began to glow angrily in his veins.
- Someone you were in love with ? he asked ironically .
- It was a young boy I used to know , she answered, named Michael Furey. He used to sing that song, ' The Lass of Aughrim'. He was very delicate.
Gabriel was silent. He did not wish her to think that he was interested in this delicate boy.
- I can see him today so plainly, she said after a moment. Such eyes as he had : big dark eyes ! And such an expression in them - an expression!
- O then, you were in love with him, said Gabriel.
- I used to go out walking with him , she said, when I was in Galway.
A thought flew across Gabriel's mind.
- Perhaps that was why you wanted to go to Galway with that Ivors girl ? he said coldly.
She looked at him and asked in surprise :
- What for ?
Her eyes made Gabriel feel awkward . He shrugged his shoulders and said :
- How do I know ? To see him perhaps.
He is dead , she said at length. He died when he was only seventeen . Isn't it terrible to die so young as that ?
- What was he ? asked Gabriel, still ironically .
He was in the gasworks, she said.
Gabriel felt humiliated by the failure of his irony and by the evocation of this figure from the dead, a boy in the gasworks. While he had been full of memories of their secret life together, full of tenderness and joy and desire , she had been comparing him with another. A shameful consciousness of his own person assailed him.[...]
He tried to keep his tone of cold interrogation but his voice when he spoke was humble and indifferent.
- I suppose you were in love with that Michael Furey, Gretta, he said.
- I was great with him at that time, she said.
Her voice was veiled and sad. Gabriel, feeling now how vain it would be to try to lead her whither he had purposed, caressed one of her hands and said , also sadly :
-And what did he die of so young , Gretta ? Consumption, was it ?
- I think he died for me , she answered. [...]

* G.was in rage : Gretta avait juste avant, manifesté son excitation à l'idée de retourner dans sa région de Galway. Comme ' I am sick of my country, sick of it ' - il s'était entendu répondre ' - You can go if you like !' Elle était ensuite restée distante et songeuse . ' He longed to be master of her strange mood '.



.................................... .A beautiful excerpt from ' DUBLINERS' (1914) by great Irish JAMES JOYCE ( 1882- 1941 ) ...............


C'est à regret que je m' arrête là . Voilà pour vous convaincre un peu plus de la grandeur de cette oeuvre et de ce qu'elle peut bouleverser dans le lecteur.

Sorry (just a little) for the length of it. A three weeks holiday ahead. Correction autour du 12 Mars.

O, do enjoy yourselves. Your violet.

........................ .. ......... ...............



Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de mamou3, postée le 15-02-2012 à 10:50:45 (S | E)
Le bal annuel des demoiselles Morkan à Dublin- Version III

Gabriel était dans une telle fièvre de rage et de désir qu'il ne l'avait pas entendue revenir de la fenêtre où elle se tenait.
Elle se tint devant lui, pendant un moment, le regardant étrangement.
Alors soudainement, elle se souleva sur la pointe des pieds et s'appuyant légèrement sur ses épaules l'embrassa.
-Vous êtes une personne très généreuse, Gabriel dit-elle.
Gabriel tremblant délicieusement à ce baiser soudain et à sa tournure originale mit ses mains sur ses cheveux et les lissa vers l'arrière les effleurant de ses doigts.
Il se tenait là, gardant sa tête entre ses mains puis alors, sortant rapidement de sa transe et l'attirant vers lui, il dit doucement :
-Chère Gretta, à quoi êtes vous en train de penser ?
Elle ne répondit pas, elle ne se laissa pas non plus totalement aller dans ses bras.
Il dit encore doucement :
-Racontez-moi de quoi il s'agit, Gretta. Je pense que je sais ce qui se passe. Le sais-je ?
Elle ne répondit pas tout d'abord puis elle dit dans un sanglot :
-Oh, je suis en train de penser à cette chanson "The lass of Aughrim" ("La jeune fille d'Aughrim").
Elle se détacha de lui et courut vers le lit et jetant les bras en travers de la balustrade du lit se cacha la figure .
Gabriel resta figé sur place d'étonnement durant un instant puis la suivit (...). Il s'arrêta à quelques pas d'elle et dit :
-Qu'en est-il de cette chanson ? Pourquoi vous fait-elle pleurer ?
Elle leva la tête de ses bras et s'essuya les yeux d'un revers de la main comme un enfant. Une note plus gentille qu'il n'avait prévu perçait dans sa voix :
-Pourquoi Gretta ? demanda t'il.
-Je suis en train de penser à une personne qui avait l'habitude de chanter cette chanson il y a longtemps.
-Et qui était cette personne d'il y a longtemps ? demanda Gabriel en souriant.
-C'était une personne que je connaissais à Galway quand je vivais là avec ma grand-mère dit-elle.
Le sourire disparut de la figure de Gabriel.
Une sourde colère commençait à s°amonceler au fond de son esprit et les feux émoussés de son désir commencèrent à battre furieusement dans se veines.
-Quelqu'un dont vous étiez amoureuse ? ironisa t'il ?
- C'était un jeune garçon que j'ai connu répondit-elle, nommé Michael Furey. Il avait l'habitude de chanter cette chanson " The lass of Aughrim". Il était très délicat.
Gabriel était silencieux. Il ne souhaitait pas qu'elle pense qu'il était intéressé par ce délicat jeune garçon.
-Je le revois si clairement dit-elle après un moment. Quels yeux il avait : des grands yeux noirs. Et comme ils étaient expressifs.
-Oh, alors vous étiez amoureuse de lui dit Gabriel.
-J'avais l'habitude de me promener avec lui quand j'étais à Galway dit-elle.
Une pensée traversa l'esprit de Gabriel.
Peut-être est-ce pour cela que vous désiriez aller à Galway avec cette fille Ivors dit-il froidement.
Elle le regarda et demanda surprise :
- Pour quoi faire ?
Son regard mit Gabriel mal à l'aise. Il haussa les épaules et dit :
-Comment le saurais-je ? Le voir peut-être
- Il est mort dit-elle enfin. Il mourut à 17 ans seulement. N'est-ce pas épouvantable de mourir si jeune que ça ?
- Il faisait quoi ? demanda toujours ironiquement Gabriel;
-Il était dans une usine à gaz dit-elle
Gabriel se sentit humilié par l'échec de son ironie et par l'évocation de cette personne défunte, un garçon dans l'usine à gaz. Pendant qu'il avait été rempli de souvenirs de leur vie secrète ensemble pleine de tendresse, de joie et de désir, elle était en train de le comparer à un autre.
La conscience de sa honte pour lui-même l'assaillit (...)
Il essaya de garder le ton froid de son interrogatoire mais sa voix pendant qu'il parlait était humble et neutre :
-Je suppose que vous étiez amoureuse de ce Michael Furey, Gretta dit'il.
-J'étais bien avec lui en ce temps-là dit-elle
Sa voix était voilée et triste. Gabriel, se rendant compte qu'il était vain d'essayer de faire fléchir sa détermination, caressa une de ses mains et dit tristement aussi :
-Et de quoi est-il mort si jeune, Gretta ? De consomption peut-être ?
Je pense qu'il est mort pour moi répondit-elle
(...)
beaucoup Violet pour ce délicieux extrait au charme désuet...

-------------------
Modifié par mamou3 le 15-02-2012 13:11



Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de dolfine56, postée le 15-02-2012 à 11:45:37 (S | E)
Hello, dear Violet,

Thanks for this so romantic story

Le bal annuel des demoiselles Morkan's à Dublin III.

...Gabriel était dans une telle fièvre de rage et de désir qu'il ne l'entendit pas venir de la fenêtre.Elle se tint devant lui pendant un moment,portant sur lui un étrange regard.Puis,tout à coup,se dressant sur la pointe des pieds,et posant délicatement ses bras sur ses épaules,elle l'embrassa.
_Vous êtes vraiment très généreux,Gabriel,dit-elle.
Gabriel frémissant de plaisir à son baiser furtif et au côté pittoresque de sa déclaration,mit ses mains sur sa chevelure et commença à la lisser vers l'arrière, l'effleurant à peine de ses doigts.
Il resta debout,tenant sa tête entre ses mains. Puis, glissant promptement une main sur son corps,et la guidant vers lui,il dit doucement:
_Gretta, ma chérie, à quoi pensez-vous?
Elle ne répondit ni ne se laissa aller totalement dans ses bras.Il répéta tout bas:
_Dites-moi ce qu'il y a ,Gretta.Je pense savoir ce dont il s'agit, ne croyez-vous pas ?
Elle ne répondit pas tout de suite.Puis elle dit,dans un torrent de larmes:
_Oh,je suis entrain de penser à ce chant,"The lass of Aughrim".
Elle se dégagea de lui,courut vers le lit, et,jetant ses bras à travers les barreaux du lit,elle cacha son visage.Gabriel,stupéfait, resta cloué sur place pendant un moment,puis la suivit...Il s'arrêta à quelques pas d'elle,et dit:
_Que se passe-t-il avec ce chant,pourquoi vous fait-il pleurer?
Elle sortit la tête d'entre ses bras,et, d'un geste enfantin ,sècha ses yeux avec le revers de sa main .Sur un ton plus chaleureux qu'il ne l'aurait souhaité,il dit: Pourquoi Gretta?
_Je repense à quelqu'un qui avait l'habitude de le chanter,il y a très longtemps.
_Et qui était cette personne d'il y a tant de temps?,demanda Gabriel,en souriant.
_C'était une personne que je connaissais à Galway,quand je vivais avec ma grand-mère,dit-elle.
Le sourire s'effaça du visage de Gabriel. Une sourde colère commença à poindre dans son esprit et les feux étouffés de son désir commencèrent à se manifester rageusement dans ses veines.
-Quelqu'un dont vous étiez amoureux? demanda-t-il ironiquement.
_C'était un jeune homme que je connaissais, du nom de Michael Furey,répondit-elle;il avait l'habitude de chanter ce morceau, "The lass of Aughrim". Il était très sensible.
Gabriel garda le silence.Il ne voulait pas qu'elle pense qu'il était interessé par ce sensible garçon.
Je le revoie aujourd'hui,si clairement,dit-elle après un moment.Les yeux qu'il avait, de grands yeux sombres avec une telle expression..une expression...!!
_Oh alors, vous étiez amoureuse de lui,dit Gabriel.
_J'avais l'habitude de sortir me promener avec lui,dit-elle,quand j'étais à Galway.
Une pensée traversa l'esprit de gabriel.
_Voilà pourquoi vous vouliez aller à Galway avec cette fille Ivors,dit-il froidement.
Elle le regarda et demanda avec surprise : pour quoi faire?
Gabriel se sentit gèné par son regard. Il haussa les épaules et dit:
_Comment puis-je le savoir? pour le voir,peut-être?
Il est mort,dit-elle enfin.Il est mort alors qu'il n'avait que dix-sept ans. N'est-ce pas terrible de mourir si jeune?
_Que faisait-il ? demanda Gabriel sur un ton ironique.
Il travaillait pour une usine à gaz,dit-elle.
Gabriel se sentit humilié par l'échec de son ironie mal placée et par l'évocation de cette mort d'un garçon d'une usine à gaz.Tandis qu'il était plein des souvenirs de leur commune vie privée,plein de tendresse,de joie et de désir,elle, elle était en train de le comparer à un autre.Il fut alors assailli par une coupable conscience de lui-même.
Il tenta de garder un ton froid d'interrogatoire,mais sa voix sonnait humble et insensible.
Je suppose que vous aimiez ce Michael Furey ?, Gretta, dit-il.
_En ce temps-là, j'étais aux anges avec lui,dit-elle.
Sa voix était voilée et triste.Gabriel, sentant combien il serait vain de l'entrainer là où il avait eu l'intention de de la mener,caressa l'une de ses mains et dit tristement:
_Et de quoi est-il mort,si jeune Gretta ?.de tuberculose,n'est-ce-pas?
Je pense qu'il est mort pour moi,répondit-elle.



Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de abby7, postée le 16-02-2012 à 19:32:27 (S | E)
Très beau passage, MERCI Violet 91
Le bal annuel des Demoiselles MORKAN à Dublin. Thème III
Gabriel était dans une telle fièvre de désir qu'il ne l'entendit pas s'éloigner de la fenêtre.Elle resta un moment devant lui, tout en le regardant étrangement. Et, soudain se soulevant sur la pointe des pieds et s'appuyant légèrement sur lui, elle l'embrassa.
-Tu es un homme très génèreux Gabriel.
Gabriel, encore sous l'effet délicieux du baiser furtif et du propos inattendu, posa ses mains sur sa chevelure et commença à la lisser en l'effleurant du bout des doigts. Debout,tenant sa tête,il retourna rapidement son corps en l'attirant vers lui, il lui dit tout doucement
-Gretta, ma chérie, qu'est-ce-qui te préoccupes ?
Elle ne répondit pas, pas plus qu'elle ne se dégagea de ses bras.Il dit sur le même ton
-Gretta dis le moi. Je crois savoir ce dont il s'agit. Je le sais ?
Elle ne répondit pas plus.Et tout d'un coup elle éclata en sanglots.
-C'est cette chanson,'The lass Aughrim'.
Elle se libéra de son étreinte et courut vers le lit, jetant ses bras sur les barreaux et cachant son visage. Pendant un instant Gabriel se figea puis il la suivit.
Il fit quelques pas.
-Comment une chanson peut-elle te faire pleurer ?
Elle souleva sa tête et sécha ses larmes du revers de la main tout comme une enfant. D'une intonation infantile qu'il donna à sa voix, il dit
-Pourquoi ?
-Je repense à la personne qui chantait cette chanson, il y a longtemps.
-Et qui était cette personne ? demanda Gabriel souriant.
-C'est quelqu'un que j'avais connu à Galway quand j'habitais chez ma grand-mère.
Le sourire s'estompa sur le visage de Gabriel. Une colère sourde du plus profond de son être l'envahit, et l'ardeur étouffée de son désir commença à gonfler violement ses ses veines.
-Quelqu'un dont tu étais amoureuse ? dit-il avec ironie.
-C'était un jeune homme qui s'appelait Michaël Furey. Il avait l'habitude de chanter cette chanson 'The lass Aughrim'. Il était très modeste.
Gabriel resta calme. Il ne voulait pas lui laisser penser qu'il portait un intérêt à ce jeune homme simple.
-Je m'en souviens parfaitement, dit-elle après un instant. Il avait un regard : des yeux immenses très expressifs - d'une telle expression !
-Donc tu étais amoureuse !, dit Gabriel.
-Quand j'étais à Galway, je sortais souvent avec lui.
Dans l'esprit de Gabriel surgit une pensée.
-C'est sans doute pour celà que tu voulais aller à Galway avec la fille Ivors,
dit-il avec froideur.
Elle le regarda et demanda avec étonnement
-Dans quel but ?
Son regard mit Gabriel mal à l'aise. Il haussa les épaules
-Comment le saurai-je ? Pour le voir sans doute.
-Il est m o r t, dit-elle lentement. Il est décèdé à 17 ans à peine. C'est affreux de mourir si jeune ?
-Que faisait-il dans la vie ? reprit Gabriel encore ironique.
-Il travaillait dans l'usine à gaz.
Gabriel se senti écrasé par la bassesse de son ironie et l'évocation d'un être disparu, un ouvrier du gaz.
Alors qu'il se rememorait leur vie intime, emplie de désir, de joie et de tendresse, elle le comparait à un autre.
Il fût assailli par la prise de conscience honteuse de sa propre personnalité.
Il essaya de garder un ton neutre en l'interrogeant mais sa voix devint humble et indifférente.
-J'imagine que tu étais amoureuse de Michaël Furey, Gretta.
-J'étaits bien avec lui à cette époque, dit-elle d'une voix triste et presque enrouée.
Gabriel lui caressa la main, comprenant combien il serait vain d'essayer de l'amener vers son désir.
Il dit tout aussi triste
-Qu'est-ce qui l'a emporté si jeune, Gretta ? C'était la phtisie ?
-Il est mort pour moi, je pense...

-------------------
Modifié par abby7 le 17-02-2012 13:58





Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de ariette, postée le 17-02-2012 à 22:59:11 (S | E)
Violet

Gabriel était saisi d’une telle fièvre de rage et de désir qu’il ne l’entendit pas venir de la fenêtre. Elle lui fit face un instant, le regardant d’un air étrange. Puis, tout à coup, se dressant sur la pointe des pieds et posant légèrement les mains sur les épaules, elle l’embrassa.
- Vous êtes quelqu’un de très généreux, Gabriel, dit-elle.
Gabriel, tremblant, transporté de ravissement par ce baiser brusque et la coquetterie inattendue de sa phrase, posa les mains sur sa chevelure et se mit à la caresser, ses doigts l’effleurant à peine.
Il demeurait debout, lui tenant la tête entre les mains. Puis glissant vivement une main autour de son corps et l’attirant à lui, il dit avec douceur :
- Gretta chérie, à quoi pensez-vous ?
Elle ne répondit pas et ne succomba pas non plus complètement dans ses bras. Il répéta avec douceur :
- Dites moi ce qu’il y a, Gretta. Je crois savoir ce dont il s’agit. Est-ce que je sais ?
Elle ne répondit pas aussitôt. Puis elle dit dans un flot de larmes :
- Oh ! je pense à cette chanson ‘The Lass of Aughrim’.
Elle se dégagea de ses bras et courut vers le lit puis, jetant ses bras sur les barreaux du lit, y cacha son visage. Gabriel, saisi de stupeur resta un instant cloué sur place puis la suivit.
Il s’arrêta à quelques pas d’elle et dit :
- Allons, voyons cette chanson ? Pourquoi vous fait-elle pleurer ?
Elle releva la tête, et s’essuya les yeux avec le dos de la main comme une enfant. Une intonation, plus douce qu’il ne l’eut voulue, s’insinua dans sa voix.
- Pourquoi, Gretta ? demanda t-il.
- Je pense à une personne, il y a bien longtemps, qui avait coutume de chanter cette chanson.
- Et qui était cette personne d’un autre temps ? demanda Gabriel en souriant.
- C’était quelqu’un que j’avais connu quand j’étais à Galway, lorsque je vivais avec ma grand-mère, dit-elle.
Le sourire disparut du visage de Gabriel. Une colère sourde montait en lui à nouveau. Et les feux éteints de son désir s’animaient rageusement dans ses veines.
- Quelqu’un dont vous étiez amoureuse ? demanda t-il avec ironie.
- C’était un jeune homme que je connaissais, répondit-elle, appelé Michael Furey. Il chantait cette chanson ‘The Lass of Aughrim’. Il était de santé très fragile.
Gabriel se tenait coi. Il ne voulait pas qu’elle pût penser qu’il s’intéressait à ce garçon à la santé fragile.
- Je le vois clairement comme si c’était hier, dit-elle un moment après. Ces yeux qu’il avait ! De grands yeux sombres ! Avec une telle expression ! Quelle expression !
- Oh ! mais alors vous étiez amoureuse de lui, dit Gabriel.
- J’allais me promener avec lui, dit-elle, lorsque j’étais à Galway.
Une pensée traversa l’esprit de Gabriel.
- Il se peut que ce soit la raison pour laquelle vous vouliez aller à Galway avec la fille Ivors ? dit-il froidement.
Elle le regarda et surprise lui demanda :
- Pourquoi faire ?
Gabriel se sentit gêné sous son regard. Il haussa les épaules et dit :
- Est-ce que je sais ? pour le voir peut-être.
- Il est mort, dit-elle enfin. Il est mort il n’avait que dix sept ans. N’est-ce pas terrible de mourir aussi jeune ?
- Que faisait-il ? demanda Gabriel toujours ironique.
- Il travaillait dans l’usine à gaz, dit-elle.
Gabriel se sentit humilié par le fiasco de son ironie et l’évocation de cette figure d’entre les morts, un garçon de l’usine à gaz. Tandis qu’il était rempli de souvenirs de leur vie de couple, pleins de tendresse, de joie et de désir, elle l’avait comparé à un autre. Il fut assailli par une impression d’être mal dans sa peau à cause d’un sentiment de honte. Il s’efforça de garder ce ton de froide interrogation, mais sa voix, lorsqu’il parla, était humble et indifférente.
- Je suppose que vous étiez amoureuse de ce Michael Furey, Gretta ? dit-il.
- J’étais bien avec lui dans ce temps là, dit-elle.
Sa voix était voilée et triste. Gabriel, comprenant combien il serait vain de tenter de la mener là où il voulait en venir, lui caressa la main et dit, tristement lui aussi :
- Et de quoi est-il mort si jeune, Gretta, de phtisie, c’est cela ?
- Je crois qu’il est mort pour moi, répondit-elle.




Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de car2bar, postée le 19-02-2012 à 22:53:42 (S | E)
Thank you dear Violet.

[…] Gabriel était tellement enflammé de colère et de désir qu'il ne l'entendit pas venir de la fenêtre. Elle se tint un moment devant lui, en le regardant d'une façon étrange. Puis, se dressant soudain sur la pointe des pieds et posant doucement les mains sur ses épaules, elle l'embrassa.
-Vous êtes un homme généreux, Gabriel, dit-elle.
Frémissant de plaisir à ce baiser imprévu et à la bizarrerie de ces propos, Gabriel mit les mains sur ses cheveux et commença à les lisser vers l'arrière, en les effleurant de ses doigts. Il resta là, la tête de sa femme entre ses mains. Puis, glissant rapidement une main sur son corps et l'attirant vers lui, il demanda avec douceur :
-Greta, ma chérie, à quoi pensez-vous ?
Elle ne répondit pas ni se rendit entièrement à son bras.
-Dis-moi de quoi il s'agit, Gretta. Je crois le savoir. Est-ce ce que je pressens ?
Elle ne répondit pas tout de suite. Puis, fondue en larmes, elle dit :
Oh ! Je suis en train de penser à cette chanson, 'The Lass of Aughrim'
Elle se détacha de lui et courut vers le lit et, jetant ses bras à travers les barreaux, elle cacha son visage. Gabriel resta pétrifié pendant un moment, incapable d'articuler un seul mot, puis il la suivit. […]. Il s'arrêta à quelques pas d'elle et dit :
Que se passe-il avec cette chanson ? Pourquoi vous fait-elle pleurer ? Elle dressa sa tête en l'écartant de ses bras et essuya ses yeux du dos de sa main comme un enfant. D'un ton de voix plus aimable qu'il ne l'aurait souhaité, il demanda :
-Pourquoi, Gretta ?
-Je suis en train de penser à une personne qui avait l'habitude de chanter cette chanson, il y a longtemps.
Gabriel demanda en souriant : -Et qui était cette personne d'il y a si longtemps ?
-C'était une personne que je connaissais à Galway lorsque je vivais chez ma grand-mère, dit-elle.
Le sourire s'effaça du visage de Gabriel. Une sourde colère commença à repousser au fond de son âme et les feux froids de son désir se mirent à rougeoyer rageusement dans ses veines.
-Quelqu'un dont vous étiez amoureuse ? demanda-t-il avec ironie.
-C'était un garçon que je connaissais, répondit-elle, il s'appelait Michael Furey. Il avait l'habitude de chanter cette chanson, 'The Lass of Aughrim'. Il était très délicat.
Gabriel resta coi. Il ne voulait pas qu'elle pense qu'il portait le moindre intérêt à ce garçon délicat.
-Je puis encore le voir si clairement. Les yeux qu'il avait : de grands yeux noirs ! Combien ils étaient expressifs ! Quelle expression !
Vous étiez donc amoureuse de lui, dit Gabriel.
-J'avais l'habitude de me promener avec lui, dit-elle, quand j'était à Galway.
Une pensée traversa l'esprit de Gabriel.
-C'est peut-être pour cela que vous vouliez aller à Galway avec cette fille Ivors ? dit-il avec froideur.
Elle le regarda tout étonnée et lui demanda :
-Pourquoi faire ?
Son regard mit Gabriel mal à l'aise. Il haussa les épaules :
-Comment puis-je le savoir ? Pour le voir peut-être…
Il est mort, dit elle enfin. Il est mort quand il n'avait que dix-sept ans. N'est-il pas terrible de mourir si jeune ?
Que faisait-il de sa vie ? demanda Gabriel, toujours ironique.
-Il travaillait dans une usine à gaz, dit-elle.
Gabriel se sentit humilié par l'échec de son ironie et par l'évocation de ce mort, un garçon dans une usine à gaz. Tandis qu'il avait été plein de souvenirs intimes de leur vie ensemble, rempli de tendresse et de gaité et de désir, elle avait passé son temps à le comparer à un autre. Une conscience honteuse de lui-même l'assaillit. […]
Il essaya de garder un ton de froide interrogation, mais sa voix quand il parla fut humble et indifférente.
-Je suppose que vous étiez amoureuse de Michel Furey, Gretta, dit-il.
-J'étais très bien avec lui à cette époque, dit-elle.
Sa voix était voilée et triste. Gabriel, sachant combien il serait vain de tenter de l'amener là où il avait eu le dessein, caressa sa main et dit, lui aussi avec tristesse:
-Et de quoi est-il mort si jeune, Greta ? De tuberculose?
-Je pense qu'il est mort pour moi, répondit-elle.

Bisous



Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de swan85, postée le 25-02-2012 à 20:58:43 (S | E)
Bonsoir Violet
Voici ma traduction.

Gabriel était dans une telle rage mais aussi bouillonnant de désir qu’il ne l’avait pas entendu venir de la fenêtre.
Elle se tint devant lui un instant, le regardant de manière étrange. Puis, soudain, elle se hissa sur la pointe des pieds et posant doucement ses mains sur ses épaules, l’embrassa.
- Vous êtes très bon, Gabriel, dit-elle.
Gabriel, tremblant de plaisir à ce baiser inattendu et surpris par cette déclaration, posa ses mains sur ses cheveux en les lissant doucement en arrière du bout des doigts.
Il restait là sans bouger, tenant sa tête entre ses mains. Puis, en glissant rapidement une main autour de son corps et l’attirant vers lui, il lui dit doucement :
- Chère Gretta, à quoi pensez-vous ?
Elle ne répondit pas, sans céder complètement à la pression de son bras. Il dit de nouveau doucement :
- Dites-moi ce qui se passe, Greta. Je pense en connaître la raison, n’est-ce pas ?
Elle ne répondit pas immédiatement. Puis elle dit en éclatant en sanglots :
- Oh, je pense à cette chanson, « La Fille d’ Aughrim »
Elle se dégagea et courut vers son lit, et, jetant ses bras à travers la barrière, cacha son visage.
Gabriel resta un instant cloué sur place, stupéfait, puis il la suivit….s’arrêta à quelques pas et lui dit :
- Que se passe-t-il avec cette chanson ? Pourquoi vous fait-elle pleurer ?
Elle releva la tête et essuya ses larmes avec le dos de sa main comme un enfant. Indépendamment de sa volonté il dit sur un ton des plus aimable :
- Pourquoi, Gretta ?
Elle me rappelle une personne qui chantait cette chanson il y a bien longtemps.
- Et qui était cette personne, il y a longtemps? demanda Gabriel en souriant.
- C’était une personne que j’ai connue lorsque j’habitais à Galway chez ma grand-mère, dit-elle.
Le sourire disparut du visage de Gabriel. Une colère sourde remonta du fin fond de son esprit et les feux éteints de son désir commencèrent à s’attiser violemment dans ses veines.
- Quelqu’un que vous aimiez ? demanda-t-il avec ironie.
- C’était un jeune homme que je connaissais, répondit-elle, il s’appelait Michael Furey.
Il chantait cette chanson «La Fille d’Aughrim »Il était très sensible.
Gabriel restait silencieux. Il ne voulait pas qu’elle pense que ce garçon sensible l’intéressa.
- Je le revois clairement, dit-elle un instant après. Il avait de tels yeux : de grands yeux noirs ! avec une telle expression !.
- Oh alors, vous étiez amoureuse de lui, dit Gabriel ;
- J’avais l’habitude de me promener avec lui, dit-elle, lorsque j’étais à Galway.
Une pensée traversa l’esprit de Gabriel.
- C’est peut-être la raison pour laquelle vous vouliez aller à Galway avec cette fille Ivors ?dit-il sèchement.
Elle le regarda et lui demanda surprise :
- Pour quoi faire ?
Son regard mit Gabriel dans l’embarras. Il haussa les épaules et dit :
- Comment puis-je le savoir ? pour le voir peut-être.
Il est mort, dit-elle enfin. Il est décédé à l’âge de 17 ans. N’est-ce pas terrible de mourir si jeune comme ça?.
- Que faisait-il ? demanda Gabriel toujours ironiquement.
Il travaillait dans une usine à gaz, répondit-elle.
Gabriel se sentit honteux par son ironie irrespectueuse et par l’évocation de cette mort, un jeune homme dans une usine à gaz.
Alors qu’il était plein de souvenirs de leur vie privée, remplie de tendresse de joie et de désir, elle osait le comparait à un autre. Un sentiment de culpabilité l’envahi.
Il essaya de garder une attitude froide mais lorsqu’il se mit à parler le ton de sa voix était humble et indifférent.
- Gretta, Je pense que vous aimiez ce Michael Furey, dit-il.
- C’était génial d’être avec lui à cette époque, dit-elle.
Sa voix était voilée et triste. Gabriel sentant qu’il était vain d’essayer de l’amener là où il l’avait espéré, caressa sa main et dit tout aussi tristement :
- Et de quoi est-il mort si jeune, Gretta ? Tuberculose, n’est-ce pas ?
- Je pense qu’il est mort pour moi, répondit-elle.

A bientôt




Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de ariane6, postée le 27-02-2012 à 21:39:27 (S | E)

Bonsoir violet ! Merci pour cette suite ! L'ambiance est tendue... et la traduction est comme le jeune homme, delicate !

...[...] Enfiévré par la rage et le désir, Gabriel ne l'entendit pas revenir de la fenêtre. Elle se tint devant lui un instant, le regardant étrangement. Puis, se levant soudain sur la pointe des pieds et appuyant ses mains légèrement sur ses épaules, elle lui donna un baiser.
-Tu es un être très généreux, Gabriel, dit-elle.
Gabriel, tremblait de délectation, suscitée par son baiser inattendu et par la phrase touchante qu'elle venait de prononcer. Il posa ses mains sur les cheveux de Gretta et commença à les caresser doucement d'un léger frôlement de ses doigts. [...]
Immobile, il tenait la tête de Gretta entre ses mains, puis il fit descendre vivement une main le long de son corps et l'attirant contre lui, il dit doucement :
-Gretta chérie, à quoi penses-tu ?
Elle ne répondit pas ni ne céda totalement à son étreinte. Il dit encore une fois, doucement :
-Dis moi ce que c'est, Gretta... Je crois que je sais pourquoi... Est-ce que je le sais ?
Elle ne répondit pas tout de suite. Puis elle éclata en sanglots :
-Oh, je pense à cette chanson, « The Lass of Aughrim ». Elle se détacha de lui, courut vers le lit et, jetant ses bras autour des barreaux du lit, elle cacha son visage. Gabriel se trouva cloué un moment par la stupéfaction, puis il la suivit.[..]
Il s'arrêta à quelques pas d'elle et dit :
-Qu'a-t-elle cette chanson ? Pourquoi te fait-elle pleurer ?
Elle releva la tête et sécha ses yeux avec le dos de la main comme un enfant. Avec un ton dans la voix plus doux qu'il n'aurait voulu, il demanda:
-Pourquoi, Gretta ?
-Je pense à une personne, il y a longtemps, qui chantait cette chanson.
- Et qui était cette personne, il y a longtemps ? demanda Gabriel, en souriant.
-C'était une personne que je voyais à Galway quand je vivais avec ma grand-mère, dit-elle. Le sourire disparut du visage de Gabriel. Une colère sourde montait du fond de son être et les feux assombris de son désir se ranimaient violemment dans ses veines.
-Quelqu'un dont tu étais amoureuse ? demanda-t-il ironiquement.
-C'était un garçon que je connaissais, répondit-elle, il s'appelait Michael Furey. Il chantait souvent cette chanson, « The Lass of Aughrim ». Il était très délicat.
Gabriel ne disait rien. Il ne voulait pas qu'elle pense qu'il s'intéressait à ce garçon délicat.
-Je le vois aujourd'hui tellement clairement, dit-elle après une pause. Il avait de ces yeux ! de grands yeux sombres ! des yeux tellement expressifs...quelle expression !
-Oh !...Alors tu étais amoureuse de lui ! dit Gabriel.
-Nous allions souvent marcher ensemble, dit-elle, quand j'étais à Galway.
Une pensée traversa l'esprit de Gabriel.
-C'est peut-être pour cela que tu voulais aller à Galway avec cette fille Ivors ? dit-il froidement.
Elle le regarda, surprise, et demanda :
-Pour quelle raison ?
Son regard mit Gabriel mal à l'aise. Il haussa les épaules et dit :
-Comment le saurais-je ? pour le voir, probablement !
-Il est mort, dit-elle. Quand il est mort, il n'avait que 17 ans. N'est-ce pas terrible de mourir si jeune ?
-Et que faisait-il ? demanda Gabriel, toujours ironiquement.
-Il travaillait dans une usine à gaz, dit-elle.
Gabriel se sentait désappointé, par l'échec de ses paroles ironiques et par l'évocation de ce personnage mort, un garçon de l'usine à gaz. Alors que lui, retrouvait les souvenirs de leur vie intime à eux deux, pleine de tendresse, de joie et de désir, elle l'avait comparé à un autre. Une conscience honteuse de sa propre personne l'envahit.[...]

 Il essayait de garder un ton dénué d'émotion pour l'interroger, mais quand il parlait, sa voix était humble et impersonnelle.
-J'imagine que tu étais amoureuse de ce Michael Furey, Gretta, dit-il.
-J'étais très bien avec lui à cette époque-là, dit-elle.
Sa voix était faible et triste. Gabriel, sentant désormais qu'il aurait été vain d'essayer de la mener jusqu'où il en avait eu l'intention, caressa une de ses mains et dit, lui aussi, tristement :
- Et de quoi est-il mort, Gretta, si jeune ? La tuberculose, non ?
-Je pense qu'il est mort pour moi, répondit-elle. [...]

Pauvre Gabriel ! Ce n'est pas son jour... Elles ont toutes décidé de lui gâcher la soirée !

Voilà... je vous souhaite une très bonne soirée, nuit, vacances à tous !



Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de bonsai93, postée le 29-02-2012 à 11:01:25 (S | E)
Gabriel était dans une telle fièvre de rage et de désir qu'il ne l'entendit pas arriver de la fenêtre. Elle se tint devant lui un moment, le regardant étrangement puis subitement, se dressant sur la pointe des pieds et posant délicatement ses mains sur ses épaules, elle l'embrassa.
-Vous êtes vraiment bon, Gabriel, dit -elle
Gabriel , tremblant de délice à ce baiser soudain et à l'étrangeté de ce propos, mit ses mains sur ses cheveux et les lissa délicatement vers l'arrière,les effleurant à peine de ses doigts (…)
Il restait là, tenant sa tête entre ses mains; Puis puis rapidement, il glissa l'une de ses mains le long de son corps et l'attira vers lui disant tout bas :
-"Gretta chérie , A quoi pensez -vous ?"
Elle ne répondit pas ni ne se laissa aller dans ses bras et il reprit doucement
-"Dites-moi ce qu'il y a , Gretta . Je pense savoir de quoi il est question , n'est-ce pas ?"
Elle en répondait pas, puis explosa dans un torrent de larmes:
-"Oh , c'est à cause de ce chant, « the Lass of Aughrim »
Elle s'éloigna de lui et courut vers le lit, jetant ses bras à travers les barreaux, et cacha son visage.
Gabriel resta là surpris,un moment, puis la suivit (…) Il resta à quelques pas d'elle et dit :
-"Qu'est ce qu'il y a avec ce chant ? Pour quoi vous fait -il pleurer ?"
Elle releva sa tête d' entre ses bras et sécha ses yeux du revers de la main comme une enfant .
Une touche de douceur plus forte qu'il ne l'aurait souhaité emplit sa voix .
-"Pourquoi , Gretta "
-"c'était une personne que je connaissais, il y a longtemps et qui chantait ce chant"
-"Et qui était cette personne d'il y a si longtemps ?" Demanda Gabriel en souriant
-"C'était quelqu'un que je connaissais à Galway , quand je vivais chez ma grand-mère". Dit -elle.
Le sourire s'effaça du visage de Gabriel. Une sourde colère commençait à remonter du fond de son esprit et les feux étouffés de son désir commencèrent à se manifester violemment dans ses veines
-"Quelqu'un dont vous étiez amoureuse ?" Dit -il ironiquement

-"C'était un jeune homme que je connaissais" répondit-elle. "Il s'appelait Michael Furey. Il chantait souvent ce chant « the Lass of Aughrin » Il était très sensible"
Gabriel restait silencieux , il ne voulait pas qu'elle pense qu'il s'intéressait à ce garçon délicat
_"Je le revois,si clairement aujourd'hui" dit -elle après un moment. "Quels yeux il avait ! De grands yeux noirs et une telle expression en lui -une expression !"
-"Donc vous étiez amoureuse de lui" dit Gabriel
_"Je sortais souvent marcher avec lui, quand j'étais à Galway "
Une idée traversa l'esprit de Gabriel
-"Peut-être est-ce pour cela que vous vouliez aller à Galway avec cette fille Ivors ?" Dit -il froidement
Elle le regarda et lui demanda surprise
-"Pourquoi faire?"
Il se sentit gêné par ce regard, Il haussa les épaules et dit
-"Comment le saurais-je? Pour le voir peut être"
-"Il est mort » dit elle enfin « Il est mort alors qu'il n'avait que 17ans. N'est -ce pas terrible de mourir ainsi,si jeune?"
-"Que faisait-il? "demanda Gabriel encore ironiquement
-"Il travaillait dans l'usine à Gaz "
Gabriel se sentit humilié par son ironie déplacée et par l'évocation de la mort d'un garçon dans une usine à gaz.Alors qu'il ne pensait qu'aux souvenirs de leur vie secrète,pleine de tendresse, de joie, de désir, elle était entrain de le comparer à un autre.Une conscience honteuse de lui même l'assaillit (…)
Il tenta de l'interroger froidement mais quand il parla sa voix était humble et indifférente
-"je devine que vous étiez amoureuse de ce Michael Furey, Gretta" dit -il
-"J'étais tellement bien avec lui en ce temps" dit-elle
Sa voix était voilée et triste.Gabriel comprenant maintenant combien il était vain d'essayer de l'entraîner là où il avait l'intention de l'amener, caressa une de ses mains et dit tristement
-"De quoi est -il mort , Gretta ? De tuberculose n'est ce pas? "
-"Je pense qu'il est mort pour moi." répondit-elle (....)



Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de violet91, postée le 03-03-2012 à 18:28:45 (S | E)

Hello , dear friends,
I am back home, mais la tête encore au soleil des pinèdes , aux bleus de l'Atlantique et quiétude d'une campagne de ' Highlands' , de Hautes Landes , I mean et tâches de retour.
Beaucoup arrivent de vacances si nécessaires après ce froid , d'autres y sont encore. Certain(e)s enfin n'ont pas eu la possibilité de se pencher sur cette longue (mais ' facile') version III.
Une affaire pressante me tient occupée pour plusieurs jours , aussi....et il s'agit pour moi de ....ne pas perdre la tête ! Je sais pouvoir compter sur votre gentillesse ...excusez-moi toutefois. Peut-être cela vous arrangera-t-il.:)

Je suppute que personne ne m'en voudra ....A très bientôt .

...........
...... ......




Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de eos17, postée le 04-03-2012 à 12:28:22 (S | E)
Hello dear Violet,
Enfin ....Le bal annuel des demoiselles Morkan à Dublin. Version III
...Gabriel était dans un tel état de fièvre coléreuse et de désir qu'il ne l'entendit pas s'éloigner de la fenêtre.Elle se tint devant lui un instant, le regardant étrangement. Puis, soudain, se dressant sur la pointe des pieds et posant délicatement les mains sur ses épaules, elle l'embrassa.
-Vous êtes un homme très généreux, Gabriel, dit-elle.
Ce baiser inattendu et l'étrangeté de ses paroles firent frissonner Gabriel de plaisir. Il posa les mains sur ses cheveux et commença à les lisser, les effleurant à peine des doigts....
Il était là,lui tenant la tête entre ses mains.Puis,vite,en glissant une le long de son corps, il l'attira à lui et dit doucement :
- Gretta chérie,à quoi pensez-vous ?
Elle ne répondit pas et ne s'abandonna pas non plus complètement à son étreinte. Il dit de nouveau, doucement :
-Dites-moi ce qu'il y a, Gretta. Je pense savoir la raison. Je me trompe ?
Elle ne répondit pas tout de suite. Puis, éclatant en sanglots, elle dit :
-Oh,je pense à cette chanson " The Lass of Aughrim "
Elle s'arracha de lui et courut, jetant les bras au travers des barreaux du lit, elle cacha son visage. Un instant Gabriel se tint complètement figé de stupeur puis la suivit...Il s'arrêta à quelques pas d'elle et dit :
- Qu'y-a-t'il à propos de cette chanson ? Pourquoi vous fait-elle pleurer ?
Elle releva la tête d'entre ses bras et se sécha les yeux avec le dos de la main comme une enfant.Un ton plus bienveillant qu'il avait prévu vint adoucir sa voix.
- Pourquoi Gretta? demanda-t'il ?
-Je pense à une personne d' il y a longtemps et qui chantait cette chanson, sa chanson.
-Et qui était cette personne d'il y a longtemps ? demanda Gabriel en souriant.
-C'était une personne que je connaissais à Galway quand j'habitais avec ma grand-mère, dit-elle.
Le sourire disparut du visage de Gabriel.Une rage sombre commença de nouveau à naître au fond de son esprit et les feux étouffés de son désir se ranimèrent violemment ,faisant battre ses veines.
-Quelqu'un dont vous étiez amoureuse ? ironisa-t'il.
-C'était un jeune homme que je connaissais ,répondit-elle qui s'appelait Michael Furney. Il avait l'habitude de chanter cette chanson "The Lass of Aughrim ". Il était quelqu'un de délicat.
Gabriel était silencieux. Il ne souhaitait pas qu'elle puisse penser qu'il était intéressé par le délicat jeune homme.
-Aujourd'hui, je peux le voir clairement (comme s'il était là )dit-elle après un instant. Quels yeux il avait: de grands yeux sombres ! Et une telle expression en eux - une expression !
-Oh ! Alors vous étiez amoureuse ,dit Gabriel.
-J'allais me promener souvent avec lui,dit-elle,quand j'étais à Galway.
Une pensée traversa l'esprit de Gabriel.
-Peut-être était-ce pour cela que vous désiriez aller à Galway avec cette demoiselle Ivors? dit-il froidement.
Elle le regarda et demanda avec surprise :
- Pour quoi faire?
Son regard le mit mal à l'aise.Il haussa les épaules et dit :
-Comment puis-je le savoir ? Pour le voir peut-être .
Il est mort, dit-elle finalement. Il est mort il avait seulement dix sept ans. N'est-ce pas terrible de mourir si jeune comme ça ?
- Que faisait-il ?demanda gabriel ,encore ironique.
Il travaillait dans une usine à gaz,dit-elle.
Gabriel se sentit misérable avec l'échec de son ironie et l'évocation de la mort au travers de ce garçon, ouvrier dans une usine à gaz.Pendant qu'il se remémorait les secrets de leur vie à deux pleine de tendresse , de joie, de désir, elle était en train de le comparer à un autre. Il prit conscience qu'un sentiment de honte était en train de l'envahir.
Il essaya de garder le ton froid de son interrogatoire mais quand il parla, sa voix était contenue et indifférente.
-Je suppose que vous étiez amoureuse de ce M Furley, Gretta ,dit-il.
-J'étais bien avec lui à cette époque ,dit-elle.
Sa voix était voilée et triste. Gabriel sentant maintenant qu'il était vain d'essayer de la mener là où il avait eu l'intention de la conduire , lui caressa une de ses mains et dit aussi tristement :
-Et de quoi est-il mort si jeune ,Gretta ? Tuberculose peut-être ?
-Je pense qu'il est mort pour moi ,répondit-elle ....

Merci violet pour ce texte où se mêlent beaucoup de sentiments pas faciles à exprimer

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Modifié par eos17 le 04-03-2012 16:53



Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de sundeep, postée le 05-03-2012 à 12:07:05 (S | E)
...........................The Misses Morkan's annual dance in Dublin. Version III .................................


… […] L°accès de fureur et de désir dans lequel se trouvait Gabriel était tel qu°il ne l°entendit pas venir de la fenêtre. Elle se tint devant lui un moment en le dévisageant bizarrement. Puis, se hissant soudain sur la pointe des pieds elle posa avec légèreté ses mains sur ses épaules et elle l°embrassa.
--Gabriel, vous êtes quelqu°un de très généreux, dit-elle.
Frémissant de plaisir de son baiser soudain et à l°étrangeté de sa phrase, Gabriel mit les mains dans sa chevelure et commença à la ramener doucement en arrière, la touchant à peine de ses doigts.[…]
Il resta debout tenant sa tête entre ses mains. Puis, glissant promptement une main le long de son corps tout en l°attirant vers lui, il lui demanda gentiment:
--Gretta chérie, à quoi pensez vous?
Elle ne répondit pas plus qu°elle ne se laissa aller totalement dans ses bras. Il lui demanda de nouveau gentiment :
--Dites moi ce qu°il y a, Gretta. Je crois deviner le problème. Non ?
Elle ne répondit pas immédiatement. Tout à coup, elle fondit en larmes:
--Oh ! je pense à cette chanson ‘the Lass of Aughrim* ‘. *La jeune fille d°Aughrim
Elle s°esquiva de ses bras pour se précipiter sur le lit et jetant ses bras à travers l°entourage du lit se cacha le visage.
Un instant, Gabriel resta cloué sur place de surprise et finit par la suivre.[…] Il s°arrêta à quelques pas d°elle et dit:
--Quel est le problème avec la chanson? Pourquoi vous fait-elle pleurer?
Elle dégagea sa tête de ses bras, la releva et essuya ses yeux du revers de la main comme un enfant. Un son plus gentil qu°il n°en avait l°intention sortit de sa bouche.
--Mais pourquoi, Gretta ? demanda-t-il ?
--Je pense à quelqu°un qui chantait cette chanson il y a longtemps.
--Et qui était cette personne d°alors ? interrogea Gabriel en souriant.
--C°était quelqu°un de Galway que je connaissais quand je vivais chez ma grand-mère, répondit-elle.
Le sourire s°effaça du visage de Gabriel. Une colère sourde recommença à remplir son esprit d° arrière-pensées et les feux étouffés de son désir se mirent à brûler de colère dans son sang.
--Quelqu°un dont vous étiez amoureuse ? demanda –t-il ironiquement.
C°était un jeune homme de ma connaissance, du nom de Michael Furey, répondit-elle. Il chantait souvent cette chanson, ‘the Lass of Aughrim°. C°était un être très sensible.
Gabriel gardait le silence. Il ne voulait pas lui laisser à penser que ce garçon délicat l°intéressait.
--Je le vois aujourd°hui si clairement, dit-elle après une pause. Quels yeux avait-il : de grands yeux noirs ! Et quelle expression dans ces yeux … une telle expression !
--Je vois, vous étiez amoureuse de lui, dit Gabriel.
--J°allais me promener avec lui quand j°habitais Galway, dit-elle.
Une pensée s°infiltra dans l°esprit de Gabriel.
--C°est peut être la raison pour laquelle vous vouliez aller à Galway avec cette fille, cette Ivors ? dit-il froidement.
Surprise, elle le regarda et demanda :
--Pour quoi faire ?
Son regard provoqua chez Gabriel un sentiment de gène. Il haussa les épaules et dit:
--Comment puis-je savoir ? Pour le voir, peut-être.
--Il est mort, finit-elle par dire. Il n°avait que dix-sept ans quand il mourut. N°est-ce pas épouvantable de mourir à un si jeune âge?
--Que faisait-il, demanda Gabriel, toujours avec ironie.
--Il travaillait à l°usine à gaz, dit-elle.
Gabriel se sentit humilié par son ironie mal placée et par l°évocation de cette forme fantomatique, d°un garçon dans l°usine à gaz. Alors qu°il ne pensait qu°aux souvenirs de leur vie secrète commune, pleine de tendresse, de joie et de désir, elle l°avait comparé à un autre. La conscience de sa propre personne l°envahit de honte. […]
Il essaya de conserver la froideur de son ton interrogateur mais sa voix se fit humble et neutre quand il se mit à parler.
--Je suppose, Gretta, que vous étiez amoureuse de ce Michael Furey, dit-il.
--J°étais bien avec lui à cette époque là, dit-elle.
Sa voix était voilée et triste. Réalisant à quel point il serait vain maintenant d°essayer de l°amener là où il se proposait de le faire, Gabriel lui caressa une main et dit, également d°une voix triste :
--Gretta, et de quoi est-il mort, si jeune ? D°une tuberculose, c°est cela ?
--Je pense qu°il est mort d°amour pour moi, répondit-elle. […]




Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de violette19, postée le 07-03-2012 à 18:59:11 (S | E)
Merci pour ce beau texte moins facile qu'il n'y paraît, à mon avis, tant chaque adjectif semble important.

Gabriel était si enfiévré de rage et de désir qu’il ne l’entendit pas venir de la fenêtre. Elle se tint devant lui, sans bouger, quelques instants, avec un étrange regard. Puis, se dressant soudain de la pointe des pieds, les mains doucement appuyées sur ses épaules, elle l’embrassa .
- Tu es un être plein de générosité, Gabriel, lui dit-elle .
Gabriel, tremblant sous l’intensité du plaisir de son baiser soudain et de sa phrase inattendue, lui passa la main dans les cheveux, se mit à les lui lisser vers l’arrière, les effleurant juste du bout des doigts . …
Il resta immobile, lui tenant le visage entre les mains . Ensuite, glissant avec promptitude l'une d'elles le long de son corps tandis qu'il l'attirait vers lui,il lui dit tendrement :
- Chère Gretta, à quoi penses-tu ?
Elle ne répondit pas, ne se laissa pas vraiment aller à la pression de son bras . Il lui parla de nouveau, doucement :
- Dis moi ce qui se passe, Gretta . Je crois savoir ce qu’il en est . Est- ce que c'est bien cela ?
Elle ne répondit pas sur le champ. Puis elle lui dit dans un sanglot brusque :
- Oh, je pense à cette chanson, « La fille d’Aughrim » !
Elle se détacha brusquement de son étreinte, s’élança jusqu’au lit, et jetant les bras sur les barreaux, elle se cacha le visage . L’étonnement cloua sur place Gabriel pendant un moment puis il la suivit . .. Il s’arrêta à quelques pas d’elle pour prendre la parole :
- Que dit cette chanson ? Pourquoi te fait-elle pleurer ?
Elle leva la tête d’entre ses bras, sécha ses larmes du dos de la main comme un enfant .
Une nuance plus tendre qu’il n’aurait voulue s’insinua dans sa voix .
- Pourquoi, Gretta, demanda-t-il ?
- Elle me fait penser à quelqu’un d’autrefois qui la chantait .
- Et qui était-il, ce quelqu’un d’autrefois ? lui demanda Gabriel dans un sourire .
- C’était quelqu’un que je connaissais à Galway quand j’y vivais avec ma grand-mère, dit-elle .
Le sourire s’évanouit sur le visage de Gabriel . La colère tapie au fond de son âme retrouva sa vigueur, les feux dormants de son désir se mirent à brûler furieusement dans ses veines .
-Tu en étais amoureuse ? demanda - t-il d’un ton ironique .
-C’était un jeune homme que je connaissais, son nom était Michaël Furey, répondit-elle . Il chantait souvent cette chanson « La fille d' Aughrim » . Il était vraiment charmant .
Gabriel gardait le silence. Il ne souhaitait pas qu’elle le croie s’intéresser à ce garçon charmant .
-Je peux le voir aujourd’hui avec tant de netteté, dit - elle après un moment . Voici comme il avait les yeux : grands et noirs ! Et quelle expression dans ses yeux, - incroyable !
Oh ! alors, tu étais amoureuse, dit Gabriel .
J’avais l’habitude de sortir marcher avec lui, dit-elle, quand je me trouvais à Galway .
Une pensée traversa l’esprit de Gabriel .
- Peut-être est-ce là ce qui te fait vouloir aller à Galway avec cette fille Ivors ? dit-il avec froideur .
Le regardant, elle lui demanda, surprise :
- Pour quoi faire ?
Son regard rendit Gabriel mal à l’aise . En haussant les épaules, il dit :
- Qu’est-ce que j’en sais ? Pour le voir peut-être .
- Il est mort, dit-elle enfin . Il est mort à dix-sept ans seulement . N’est-ce pas terrible de mourir si jeune ?
- Que faisait-il ? demanda Gabriel, gardant son ton ironique .
- Il travaillait dans une usine à gaz , dit- elle .
Gabriel se sentit humilié par son ironie hors de propos et l’évocation de la silhouette, surgie d’entre les morts d’ un garçon employé du gaz . Au moment où il était envahi par les souvenirs de leur vie intime à deux, empli de tendresse , de joie, et de désir, elle était en train de le comparer à un autre . Une conscience honteuse de lui-même l’envahit …
Il essaya de garder le ton de la froide interrogation mais ses paroles étaient dites d’un ton humble, sans relief .
- Je suppose que tu étais amoureuse de Michaël Furey, Gretta, dit-il .
- C’était merveilleux avec lui en ce temps-là, dit-elle .
Sa voix était voilée, triste . Gabriel réalisant combien il serait vain de tenter de la mener alors là où il voulait en venir, lui caressa une des mains puis dit, avec tristesse, aussi :
- Et de quoi est-il mort si jeune, Gretta ? De tuberculose, sans doute ?
- Je crois qu’il est mort pour moi , répondit-elle .

Ces extraits nous donnent vraiment envie d'en lire plus !
Merci encore .



Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de violet91, postée le 12-03-2012 à 18:56:12 (S | E)

Bonjour , dear friends and sister ,

Merci à vous douze : c'est bien vrai que les femmes sont courageuses , sentimentales et complices. Vous avez toutes dû faire un travail sensible qui ne suscitera sans doute pas grand ajout.

Se mettre à la place de chacun , oublier l'anglais tout en le tenant précieusement serré ,rendre la lecture la plus authentique possible .
Je propose à mon tour : ( après , je vous lirai et enfin posterai celle d'un traducteur provisoirement en titre. )

Let's go et vive la Saint Patrick :
.......................................



.......Le bal annuel des demoiselles Morkan. Version III .........

[...].. Tout à la fièvre de sa rage et de son désir, Gabriel ne l'entendit pas arriver de la fenêtre . Elle se posta devant lui un instant, avec un regard qu'il ne lui connaissait pas. C'est alors que, se hissant sur la pointe des pieds et les mains délicatement appuyées sur ses épaules , elle lui offrit soudain un baiser.
- Vous êtes un être très généreux, Gabriel , dit-elle.
Gabriel , frissonnant du délice de ce baiser inattendu et de l'étrangeté charmante de sa remarque, posa les mains sur sa chevelure qu'il se mit à lisser vers l'arrière , en l'effleurant du bout des doigts.
Il restait là, à lui tenir la tête entre ses mains. Puis , il fit prestement glisser l'une d'elles le long de son corps et l'attira à lui en disant tendrement :
- Gretta chérie, qu'est-ce qui vous préoccupe ?
- Elle ne répondit point ni ne s'abandonna totalement à son bras . Il répéta avec douceur :
- Dites- moi de quoi il s'agit, Gretta. Je crois bien savoir ce qui ne va pas. Je me trompe ?
- La réponse ne fut pas immédiate et c'est dans un éclat de sanglots qu'elle dit :
- Oh ! C'est cette chanson ' The lass of Aughrim'* qui me revient en tête.
- Elle se détacha de lui pour courir jusqu'au lit , jeta les bras par dessus les barreaux et dissimula son visage. Pendant un moment, Gabriel resta pétrifié de stupéfaction, puis il vint à sa suite. [...] Il s'arrêta net à quelques pas d'elle pour lui dire :
- Eh bien, quoi, cette chanson ? Qu'a-t-elle donc pour déclencher vos larmes ?
- Elle releva la tête de ses bras et se sécha les yeux du revers de la main comme un(e) enfant . Sa voix se fit plus gentille qu'il ne l'avait prévu.
- Quelle en est la raison, Gretta ? demanda-t-il .
- Elle me fait penser à quelqu'un d'il y a longtemps qui la chantait souvent.
- Et qui était ce quelqu'un d'il y a longtemps ? demanda Gabriel dans un sourire.
- C'était quelqu'un que je connaissais à Galway , du temps où je vivais chez ma grand-mère, dit-elle.
Le sourire s'éclipsa du visage de Gabriel . En son for intérieur, colère et désir presque ensommeillés se ranimèrent tel un feu courant furieusement en ses veines.
- Quelqu'un dont vous étiez amoureuse ? ironisa-t-il .
- C'était un jeune homme que je connaissais bien , répondit-elle ; il s'appelait Michael Furey. C'est cette chanson-là ' The lass of Aughrim' qu'il se plaisait à chanter. Il était si délicat...
- Gabriel garda le silence : il ne souhaitait pas qu'elle pût croire au moindre intérêt de sa part pour ce jeune homme délicat.
- Je le revois aujourd'hui si parfaitement ! poursuivit-elle un instant après. Il avait de ces yeux ! De grands yeux noirs ! Expressifs à un point ! Tellement expressifs !
- Oh, mais alors , vous en étiez bel et bien amoureuse ?
- Nous partions tous les deux en balade à chacun de mes séjours à Galway, dit -elle.
Une pensée traversa l'esprit de Gabriel.
- Voilà peut-être pourquoi vous aviez tant envie d'aller là-bas avec cette fille Ivors ? avança-t-il avec froideur.
- Elle le regarda et lui demanda , ébahie :
- Pour quoi faire ?
Son regard mit Gabriel fort mal à l'aise. Il haussa les épaules et lâcha :
- Qu'est-ce que j'en sais ? Pour le voir peut-être .
- Il est mort, finit-elle par dire. Il n'avait que dix-sept ans quand il est mort ! N'est-ce pas épouvantable de mourir si jeune ?
- Qu'était-il dans la vie ? demanda Gabriel toujours ironique .
- Il était employé à l'usine à gaz, dit-elle.
- Gabriel se sentit humilié du fiasco de son ironie et par l'évocation de cette figure remontée d'entre les morts, un gamin de l'usine à gaz . Alors qu'il avait songé à tous ces souvenirs communs et secrets de leur vie intime , de tendresse ,de bonheur exaltant et de désir , elle l'avait comparé à un autre. La conscience honteuse de ce qu'il était, lui, l'assaillit.[...] Il fit tout pour garder le ton froid de ses questions précédentes , mais quand il prit la parole, sa voix était humble et sans nuance.
- Je suppose que vous l'aimiez vraiment, ce Michael Furey, dit-il.
- J' étais si bien avec lui, à l'époque ! dit-elle.
Sa voix était voilée et triste . Gabriel ,sentant alors combien il aurait été vain de la mener là où il le voulait tout à l'heure, caressa l'une de ses mains et dit , triste lui-même :
- Et de quoi est-il mort si jeune , Gretta ? Phtisie, c'est cela ?
- Je pense qu'il est mort pour moi , fut sa réponse.[...]




Extrait de la nouvelle ' Les Morts' dans " Gens de Dublin " (1914) de JAMES JOYCE ( 1882-1941).



* ' The lass of Aughrim ' : le titre d'une chanson ne se traduit pas ou plus . Pourtant , ' a lass'( lassie) porte le sens de ' jeune fille bien aimée ' : my sweetheart . My sweet young lady.


........Ce soir, 18/03/ je pense ma version achevée.11.23 pm .



Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de violet91, postée le 13-03-2012 à 14:04:58 (S | E)

Bonne journée ensoleillée .

Voici la version de Jacques Aubert ( Gallimard ; 1974).


[...] Telle était la fièvre de sa rage et de son désir, qu'il ne l'entendit pas venir de la fenêtre. Elle s'arrêta un instant devant lui, le regardant d'un air étrange. Puis, se hissant tout à coup sur la pointe des pieds et posant légèrement les mains sur ses épaules , elle l'embrassa.
- Vous êtes quelqu'un de très généreux, Gabriel, dit-elle.
Ce baiser soudain, cette formule étrange donnèrent à Gabriel un tremblement délicieux et il posa les mains sur ses cheveux et se mit à les lisser , les effleurant tout juste des doigts.[...]
Il était là, lui tenant la tête entre ses mains. Puis, lui glissant vivement un bras autour du corps et l'attirant vers lui, il dit doucement :
- Gretta, ma chérie, à quoi pensez-vous ?
Elle ne répondit pas et ne s'abandonna pas non plus tout à fait à son bras. Il dit encore , doucement :
-Dites-moi ce que c'est, Gretta. Je crois savoir ce qui ne va pas. Est-ce que je le sais ?
Elle ne répondit pas tout de suite. Puis, éclatant en sanglots, elle dit :
- Oh, je pense à cette chanson , ' La Fille d'Aughrim' . (sic)
Elle s'arracha à lui, courut jusqu'au lit et, jetant ses bras sur la barre, se cacha le visage. Gabriel resta un moment pétrifié de stupeur et puis la suivit.[..] Il s'arrêta à quelques pas d'elle et dit :
-Eh bien , cette chanson ? Pourquoi cela vous fait-il pleurer ?
Elle releva la tête et se sécha les yeux avec le dos de la main comme une enfant. Il se glissa dans sa voix une note plus bienveillante qu'il n'était dans son intention.
- Pourquoi, Gretta ?
- Je pense à une personne d'il y a longtemps qui chantait souvent cette chanson.
- Et qui était cette personne d'il y a longtemps ? demanda Gabriel en souriant .
- C'était une personne que je connaissais quand je vivais à Galway avec ma grand-mère, dit-elle.
Le sourire s'évanouit du visage de Gabriel . Une rage sourde se mettait à s'amasser à nouveau au fond de son esprit, et les feux sourds de sa concupiscence (sic) se reprirent à rougeoyer rageusement dans ses veines.
- Quelqu'un dont vous étiez amoureuse ? demanda-t-il ironiquement.
-C'était un jeune homme que je connaissais, répondit-elle, il s'appelait Michael Furey. Il chantait souvent cette chanson, ' La Fille d'Aughrim'.(sic) Il était très délicat.
Gabriel resta silencieux. Il ne tenait pas à ce qu'elle pensât qu'il s'intéressait à ce garçon délicat.
- Je le revois maintenant avec tant de netteté, dit-elle au bout d'un moment. Quels yeux il avait ! De grands yeux noirs ! Et leur expression : une expression !
- Alors, vous étiez amoureuse de lui ? dit Gabriel.
- J'allais souvent me promener avec lui, dit-elle, lorsque j'étais à Galway.
Une pensée traversa l'esprit de Gabriel :
- Peut-être était-ce pour cela que vous vouliez aller à Galway avec la petite (sic) Ivors ? dit-il avec froideur.
Elle le regarda et demanda, surprise :
- Pour quoi faire ?
Devant ses yeux, Gabriel se sentit gêné. Il haussa les épaules et dit :
- Il est mort , dit-elle enfin. Il n'avait que dix-sept ans quand il est mort. N'est-ce pas affreux de mourir aussi jeune que ça ?
- Que faisait-il ? demanda Gabriel , toujours ironique.
- Il était à l'usine à gaz, dit-elle.
Il se sentit humilié par l'échec de son ironie et par l'évocation de cette figure revenue d'entre les morts , un garçon qui était à l'usine à gaz. Tout le temps qu'il avait été plein de souvenirs de leur vie secrète ensemble, plein de tendresse, de joie et de désir , elle l'avait mentalement comparé à un autre. Il prit brutalement conscience de sa propre personne dans la honte.[...]
Il essaya de soutenir le ton de l'interrogation froide, mais sa voix lorsqu'il parla fut humble et indifférente.
- J'imagine que vous étiez amoureuse de ce Michael Furey, Gretta, dit il.
- J'étais sa grande amie (sic) à l'époque, dit-elle.
Sa voix était voilée et triste . Gabriel sentant combien il serait vain maintenant de la conduire là où il en avait eu dessein, caressa l'une de ses mains et dit, lui aussi tristement :
- Et de quoi est-il mort si jeune ,Gretta ? Phtisie, n'est-ce pas ?
- Je pense qu'il est mort pour moi, répondit-elle.



Voilà, dear friends. ' Chacun sa vérité' ...et ses choix. Or ' sense and sensibility' .
Je me sens contrainte de vous laisser un moment tant mon dos ( ' after the fall') se déplaît à la station devant l'ordinateur...les vacances ne sont donc pas que salvatrices !...En outre, je vais en Russie , this afternoon ! A plus tard, dès que je le pourrai. See you.



Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de violet91, postée le 14-03-2012 à 19:24:15 (S | E)

Bonjour à toutes , friends et éventuels visiteurs ,
Me voici de nouveau disponible un bon moment pour vous.

Voilà , j'ai lu toutes vos ' copies' . Je savais bien que personne n'avait eu de souci de vocabulaire ( ce qui 'justifiait' la longueur incontournable de mon extrait ). Vous n'avez dû rechercher que deux mots ou trois que j'aborderai plus loin .

Deux solutions s'offrent toujours en traduction:

1 Si l'on est de nature (trop) prudente, rester collé au texte anglais (ici) et faire du mot à mot , y compris des anglicismes ( ' put her hands 'sera à traiter comme 'brushing her hair , washing her face: se brossant les cheveux, se lavant le visage .../ faire sauter l'adj.poss. anglais . Nous avons les verbes pronominaux. Et autres multiples spécificités à chaque langue.
Ce n'est ni recommandé ni agréable à lire.

J'avais déjà donné des conseils de base.

Evacuer les répétitions de 'and'.Ne pas forcément suivre le temps ou mode de départ. Alléger : paradoxalement, l'anglais est plus technique tout en étant plus explicatif (formes de conjugaison...).
Couper des phrases 'trop longues' en s'attachant à leur connexion. Ponctuation. Ordre des mots ' after an instant '. Se mettre en points de vue , comme un caméraman. J'en passe...
.

2 ) Profiter d'un beau texte pour y exercer sa veine littéraire en respectant absolument le sens des mots , mais en donnant une fluidité française. La version reste toujours l'exercice le plus difficile , car il suppose qu'on entre dans l'âme des personnages avec leur langue d'origine ( qui porte tout en elle) , l'esprit anglais donc, d'aller au delà : sentir le non-dit. C'est subtil. S'adapter, se transformer...
Psychologiquement, Il est difficile de ne pas y faire paraître sa propre sensibilité , donc tenter de cerner au mieux ce qui se passe au féminin, comme au masculin. And 'there, is the rub' : et voilà 'l'os'.

L'écueil premier de ce texte est la répétition martelée de ' she said' ,' he said '...'he asked /She answered . On peut y trouver quelque formule similaire ; cet extrait n'a rien de l'interrogatoire de Miss Ivors.

Si je puis me permettre, vous aurez compris que , pour moi, la traduction d' Aubert rase le texte sans réellement s'encombrer des nuances , contient trois faux-sens et maladresses (il connaît tout de la nouvelle), une omission , un raccourci ,un certain manque de hardiesse littéraire et une touche masculine. Attention, sa traduction est par ailleurs de qualité : je ne permettrai pas de le clouer au pilori, mais je n'en parlerai pas davantage . Sorry but...question de goût et d'angliciste.

Le problème en écriture : écriture de femme,? Ecriture d'homme ? Points de vue ? Même si j'ai travaillé sur 'l'écriture a -t elle un sexe ?'... et qu'on en concluait qu'elle ne devrait pas .. Constat : vous n'êtes que des femmes 'à vous être retrouvées ' sur ces textes , passéistes ,sentimentaux( ce dernier , en particulier) ...pas une coÏncidence, je suppose. Si j'avais proposé un extrait 'd' 'Ulysse '...nous aurions eu peut-être des plus curieux ou moins 'timides'.

Je ne juge absolument pas . Problème de 'ressenti' comme on dit aujourd'hui. ....Donc,le traducteur ,par exemple, parle (pour Joyce et Gabriel) de ' concupiscence' . Gabriel est fier de sa femme et le centre du monde jusqu'à ce fameux dîner , mais il est profondément épris de sa belle Gretta, unique pour lui , et en tant que mari amoureux , il la désire : rien de ' sale' là-dedans. Une femme n'aurait pas traduit 'lust' , ainsi. Pas celui-là, en tout cas.

Dear ariane , tu t'appitoyais sur ' ce pauvre Gabriel ' qui , décidément , n'avait pas de chance avec les femmes 'rassemblées' pour lui gâcher la soirée ? Il est grand temps qu'il descende de sa haute sphère et réfléchisse au vrai sens de la vie, non ? Qu'il fasse la différence entre le ' paraître' et 'l'être' . On peut espérer qu'après sa ' claque' du soir,sa propre tristesse, il se formule enfin ce qu'est la vraie ' réussite' et la notion du temps qui s'écoule . Qu'il ne passe plus à côté des gens qu'il dit aimer, qu'il se remette vraiment en question pour savourer et profiter du temps qui lui reste et qu'il accepte enfin ses propres faiblesses : la peur de ne pas être forcément à la hauteur (discours, relations humaines, couple), de ne pas être forcément le seul et le meilleur, et la perspective de la vie de tout être : le début , le déroulement et la fin commune à tous. Ne plus tracer triomphalement : il est ni plus ni moins qu'un autre . Qui l'est ? ( Nous devrions lui rappeler les 'Essais" de Montaigne , par exemple. " Si haut que l'on soit assis..."

C'est bien ce que Joyce commençait à comprendre.

Cet ' avant-propos' me semble nécessaire . Mon choix n'est jamais anodin et ce texte 3 est brûlant de tous ces questionnements. Merci de me comprendre ...et d'attendre plus tard , ce soir, peut-être, pour la suite. Les points forts de grammaire et de linguistique . ( j'ai rendez-vous avec une émission ' capitale' pour moi )

See you . I promise

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Modifié par lucile83 le 15-03-2012 13:31
Bug couleur



Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de pivoine91, postée le 15-03-2012 à 13:16:15 (S | E)
Dear Violet,

Après la fête des grands mères, la journée de la femme je peux enfin me libérer à ma façon pour vous envoyer ma traduction même en décalage horaire ce que vous me pardonnerez, j'en suis sûre, étant donné ma ténacité et mon engouement !

Le bal annuel des Demoiselles Morkan à Dublin ( troisième extrait)

...(...) Gabriel était dans un tel état de rage et de désir qu'il ne l'avait pas entendue venir de la fenêtre. Elle lui fit face un moment le regardant étrangement. Puis, soudain se dressant sur la pointe des pieds et s'appuyant légèrement sur ses épaules elle l'embrassa.
-"Vous êtes une personne très généreuse, Gabriel," dit-elle.
Gabriel tremblant tout émoustillé par ce baiser furtif et pensant au côté cocasse de sa remarque, se passa la main dans les cheveux et entreprit de les lisser vers l'arrière, les effleurant à peine de ses doigts.
Il resta ainsi, la tête entre ses mains.Puis, se glissant rapidement près de son corps et l'attirant à lui, il dit avec douceur :
- "Ma chère Gretta, à quoi pensez-vous ?"
Elle ne répondit pas et ne se laissa pas non plus complètement aller dans ses bras. Il reprit de nouveau doucement
- "Dites-moi ce qu'il y a, Gretta". "Je crois le savoir". "Mais dites-le moi, le sais-je ?"
Elle ne répondit pas dans un premier temps puis elle dit dans un sanglot :
"Oh! je suis en train de penser à cette chanson "The lass of Aughrim".
Elle se détacha de lui et courut vers le lit jetant ses bras en travers de les barreaux du lit en cachant son vissage. Gabriel resta figé un moment puis la suivit.(..) Il s'arrêta à quelques pas d'elle et dit :
-"Que se passe-t-il à propos de cette chanson ? Pourquoi vous fait- elle pleurer ?"
Elle releva la tête de ses bras et sécha ses yeux du revers de sa main comme le ferait un enfant . D'un ton plus tendre que prévu, il demanda
-"Pourquoi Gretta ?"
-"Je pense à une personne qui avait l'habitude de chanter cette chanson il y a longtemps".
- "Et qui était cette personne d'autrefois ?" demanda Gabriel.
-" C'était une personne que je connaissais à Galway quand j'y vivais avec ma grand mère" dit-elle.
Le sourire s'effaça du visage de Gabriel.
Une colère sourde commença à se former dans sa tête et les feux étouffés de son désir commencèrent à se manifester rageusement dans ses veines.
-"Quelqu'un dont vous étiez amoureuse ?" demanda-t-il avec ironie.
-"C'était un jeune homme que je connaissais du nom de Michael Furey " dit-elle. "Il avait l'habitude de chanter cette chanson "The lass of Aughrim". Il était très sensible.
Gabriel garda le silence. Il ne voulait pas qu'elle pense qu'il portait un intérêt quelconque à ce jeune homme de santé fragile.
"Je le revois si clairement aujourd'hui , dit-elle, après un moment. Les yeux qu'il avait, de grands yeux noirs ! avec une telle expression dans le regard. Une expression !".
- "Oh ! alors vous étiez amoureuse de lui " dit Gabriel.
- "J'avais l'habitude de marcher avec lui " dit-elle, quand je séjournais à Galway.
Une pensée traversa l'esprit de Gabriel .
-"Voilà pourquoi vous vouliez aller à Galway avec cette fille Ivors" dit-il froidement.
Elle le regarda et demanda surprise :
- "Pour y faire quoi ?"
Son regard gêna Gabriel. Il haussa les épaules et dit : "Comment puis-je le savoir ?" "Pour le voir peut-être".
- "Il est mort" dit-elle enfin. Il est mort alors qu'il n'avait que dix sept ans. N'est ce pas épouvantable de mourir ainsi si jeune ?"
- "Que faisait-il ?" demanda Gabriel avec encore un brin d'ironie.
- "Il travaillait dans une usine à gaz" dit-elle.
Gabriel se sentit humilié par le raté de son ironie déplacée et par l'évocation de cette image de la mort d'un garçon travaillant dans une usine à gaz.
Alors qu'il était imprégné des souvenirs de leur vie commune pleins de tendresse, de joie et de désir, de son côté elle était en train de le comparer à un autre. Un sentiment de honte l'envahit.
- "J'imagine que vous étiez amoureuse de ce Michael Furey", Gretta", dit-il.
- "Je me sentais bien avec lui en ce temps là" dit-elle.
Sa voix se voila et devint triste. Gabriel se rendant compte qu'il aurait été vain de la mener là où il avait voulu la mener, caressa l'une de ses mains et dit aussi avec tristesse :
-"Et de quoi est-il mort, si jeune, Gretta ? C'était la tuberculose.
-"Je pense qu'il est mort pour moi" répondit-elle.

En vous remerciant une fois encore, dear Violet, de nous faire partager vos coups de coeur....dans l'attente du prochain ! Have a good day !



Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de violet91, postée le 15-03-2012 à 15:55:28 (S | E)

Oh ! La jolie surprise ! Merci dear pivoine d'être aussi arrivée. ' Journée ou pas journée de la femme'....c'est toute l'année qu'on peut faire au mieux ! Toute l'année ,depuis mes 14 ans, que j'adore l'anglais et me destinais à son enseignement !


Bonjour all friends and possible visitors ,

Je n'ai pu revenir à Joyce , hier soir , la tête trop prise . En début de soirée , je me poserai pour vous , après mes heures fraîches avec les kiddies . See you.

..............................................................................

--6.39 pm. Voilà ! I am ' all yours' .
................................................................................

I - Quelques rappels ou remarques du côté grammaire :


1 ) Propositions infinitives :


a) V.perception : hear + c.o.d ( sujet de l'infinitif, en fait)+ infinitif sans to

...' He didn't hear her come : pur constat .( si Gabriel l'avait entendue parler et que le ton, la durée de sa phrase ou autre particularité d'expression qui aient retenu son attention , on aurait eu un p.présent : he heard her speaking strangely.

b ) V. causatif : faire faire quelque chose à quelqu'un : make + c.o.d + inf.sans to :

........'Why does it make you cry ?'

-----Hors ce sujet : v.de volonté , de demande expresse ,de désir : want , ask, tell ,I would like ... + c.o.d + infinitif complet :

-- He told her to answer .../ He wanted his wife to explain / He would have liked her not to love (have loved) anyone before him.



2 ) Formes et expressions exclamatives : How + adj ou adv.+ sujet + verbe. / Such , what...

a )............'How vain it would have been to './ How conceited [kn'si:tid](suffisant)Gabriel was until that night!/ How sad they were both in the end.

b ) Such a + consonne ; such an + voyelle ; particularité avec ' u' : singulier.

...........Such a fever / Such rage # such anexpression! / Such a uniform ! ( 'u' tout seul , 1ère syl.de qqs mots , est, à l'oreille, une consonne ( union(union ou syndicat) , unification, unity (quand , rarement comptable) ,ululation, urine ( comptable en laboratoire)...
..........
SUCH(0 art.indéfini au pl) + PL : Such expressions !Such unions ![things ! Such discoveries ! Such pains !


........Même chose avec : SG : What a chore (corvée) ! What an attack ( attaque ou attentat)/ What an idiot! What a union !/ PL : What chores ! What attacks ! What idiots! What unions !


3 ) Forme fréquentative : used to :

Même si elle signifie : avoir l'habitude de ...passez directement à l'imparfait éventuellement suivi de souvent , toujours ... Le style en est plus léger .



4 ) Present continuous , past continuous ou autre temps en be+-Ing : forme be + ING

Etre en train est d'une lourdeur et se dit rarement en français ! Le contexte est suffisamment explicatif . La personne est occupée à . Passez directement au présent , imparfait , plus que parfait ...
......................... She had been comparing : ( tout le temps, pendant tout ce temps) elle l'avait comparé à ...


5 ) La question du but : A quel dessein ? Pour quoi faire ( en deux mots )? Dans quel but ?... What for ? (et non pas ' why' pourquoi? Pour quelle raison ?...)

..............What did you want to go to Galway for ?...To see him ? (inf.complet).
..............What did Michael Furey use to sing ' The Lass of Aughrim ' for ? - To let Gretta know about his love for her.


6 ) Auxiliaire modal de la capacité naturelle du moment avec verbe de perception : see, hear, smell , feel (le toucher), taste : le 'je peux' ne se traduit pas .

..................................................... I can see him so clearly now ! Je le vois ...

Si situation particulière mettant le sens en doute : il peut se traduire : Could you see somebody getting into that house so far , then ? Tu pouvais vraiment voir qqn ...de si loin ?
- On recouvre l'odorat après un très gros rhume : Oh ! I can smell your perfume ! Such delight ! = je peux sentir de nouveau ...quel bonheur !


7 ) Questions à rejets prépositionnels : What ......of ? Who......with ? ...

.......Who(m) did you go out for a walk with ? - With him. ( on peut ainsi ' retomber sur ses pieds' en réponse courte)
.........................What did he die of ? Of consumption ?


8 )La double négation : Not..... nor..../ Neither ....nor : ne ...ni ; ne ....et ..non plus ;..ni....ni...

.........................'She didn't answer nor yield wholly to his arm ' = didn't yield wholly to his arm either.


9 ) Quantifieur de la petite quantité comptable : a few + PL.
Il porte la notion de peu de ...On ne pouvait ici dire ' il s'arrêta à quelques ' petits' pas ..pourtant , il n'était pas loin d'elle.( 3,4 ?)C'est moins que several: plusieurs.

............Did I make many mistakes ? - Oh! No ! Just a few, don't worry ! ( un tout petit nombre, peu de ).

............Would you like some biscuits, dear , in your packed lunch ? - Yes, please , just a few. Thank you.

# de la petite quantité non comptable ou indénombrable

................Would you like some tea ? - Yes, please , a little. Thank you.



Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de violet91, postée le 15-03-2012 à 22:47:21 (S | E)

My work has vanished again ! Come on, Penelope ! C'est bien pour vous et le site !


- II . Lexique et traductions en contexte :

A ) Quelques mots inconnus peut-être pour certaines et petits arrêts nécessaires sur d'autres :

a ) To raise : lever , dresser, hisser .# To rise, rose, risen : se lever ( du lit, soleil,astre ...)

....................Gretta raised herself : se hissa , Gabriel étant 'naturellement ' et stéréotypiqueement plus grand ( figure virile et rassurante !) qu'elle. Nous avons le verbe pronominal.


b ) To rest ( faux ami ): faire une pause, se reposer,poser en s'appuyant confiamment,( imposer les mains > = to lay : but thérapeutique...ou ' spiritique' comme le font les 'fans' de Allan Kardec ou Alan Kardec, de son vrai nom Hippolyte Léon Denizard Rivail, né le 3 octobre 1804 et mort le 31 mars 1869, est un pédagogue français, fondateur de la philosophie spirite ou spiritisme .Il est généralement surnommé le « codificateur du spiritisme ». Son œuvre influence aujourd'hui fortement la culture et la vie publique brésilienne.
-- La tombe d'Alan Parker avec celle de Jim Morrison, est la plus 'caressée ' touchée' ou ' imposée' du cimetière Lachaise . Paris.

.............. She rest her hands est tellement plus délicat que ' put' : elle s'appuie sur Gabriel en confiance.

.............Go on, darling , and have a rest ! You look so tired .
..............' Rest in peace' .

To rest # to stay , to remain .



c ) To be trembling with ( le trouble s'accompagne - donc ' avec' - ce 'de' la langue française est grammaticalement dangereux ), to be happy with, to be angry with, covered with , to be fed up with ...

...........What was he trembling with ? - With delight . ( Gabriel est tout délice ( 'tout en un' )- ce qui ne va pas durer !)



d ) Quaintness [ kwntns] : étrangeté avec un certain charme désuet ou/et inattendu.(ici) . Quaint = odd , mais avec ' ce presque rien, ce je ne sais quoi' d'attractif qui fait que l'on s'arrête. La formulation de Gretta a quelque chose de gratifiant et général , d'un peu ampoulé.

................' You are a very generous person , Gabriel' a l'air de tomber du ciel. Elle n'a pas choisi de dire ' you are very generous'. Il y a peut-être chez Gretta une arrière-pensée (trouve-t-elle son mari un peu 'pitoyable' , finalement) : le 'pauvre Malins' , ce 'brave homme' vient de rendre à  Gabriel le 'généreux'...un 'souverain'* ! Et il allait exploser de rage encore d'avoir attendu un an ! * A sovereign was one pound sterling !

e ) To smooth [sm]: quel doux mot à prononcer, à entendre, comme le geste : lisser. Smooth hair : nice to have or to caress. A smoothing shampoo. The sea is smooth today *.( opposite : rough)

Cf. La belle et dernière phrase du superbe film grave de W.Allen ' Interiors' (1978)

Diane Keaton ( at her best), l'aînée ,et ses deux soeurs , profils quasiment alignés,regardent l'océan par la fenêtre , après le suicide de la mère dans les vagues, quelques jours auparavant .
' Water's is calm today' ...l'accent américain 'écrasant' le 't'( sorry np , but it is true in NY and other states) laisse un petit doute à  nos oreilles de Français : ' Mother's calm, today '. Le fim peut se clore et les filles ' naître' .De toute façon, la mère et la mer sont assimilées.

Lien internet



Il existe une boisson américaine dite le ' smoothie' : vous connaissez ? Un peu comme une purée un peu fluide et agréable de texture. A mixed fruit smoothie...
....................................................

This smoothie recipe was shared on a forum.
collection of five-star recipes.
Healthy Snacks: Smoothies
Smoothies pull double duty by quenching ( étancher)thirst and satisfying hunger at the same time. Quick to make, smoothies are an ideal snack.


Ingredients:
-- 1 banana
-- 1 1/2 cups vanilla yogurt
-- 1/2 of 12-ounce can frozen mixed fruit juice concentrate
-- 1 tray of ice cubes
-- fresh fruit (optional)

Preparation:Place the peeled banana, yogurt, fruit juice concentrate, ice cubes, and your favorite fresh fruits in a blender. Add water until it reaches the top of the blender. Cover and blend to liquify. Makes about 6 servings.

f )


f ) Scarcely = hardly : à  peine. c'est comme épars, clairsemé

..............'His yellow skin scarcely covered the work of muscles and arteries beneath'( ' Frankenstein ' 1818 : chef d'oeuvre du 'horror novel' et de 'Gothic literature'. Mary Shelley y gagna son pari d'être publiée ' contre' les grands Percy Shelley,son époux déjà bien célèbre, and Lord Byron , leur ami ).


g ) Wholly [' hlli]: entièrement. Vous connaissez ' the whole family' , ' his whole life long'( all his life long ) ... Homophone de ' Holy' : sacré(e), saint(e) .( Holy Book, Holy Bible, Holy Virgin...Holy days > holidays.)


h ) The Lass of Aughrim'(lassie): une jeune fille ' en fleurs'.
The boy's sweetheart. Sa ' damoiselle' , sa demoiselle chérie , sa ' jouvencelle'. On pouvait même penser à ' fiancée'( il en rêvait). Donc a sort of ' petite amie' d'aujourd'hui, mais surtout pas la 'fille' comme la ' fille du régiment '!!

.....................

......................Lien internet
( vous ne manquerez pas le DVD ? Angelica Huston , here )

......................Lien internet
( sauf dernière image !)

Well. I'll close , here, dear all. Je vais faire des bêtises : too sleepy . Have a good soothing night .




Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de mamou3, postée le 16-03-2012 à 09:32:06 (S | E)
Dear Violet,
Encore de nous donner des explications aussi fournies qu'intéressantes pour nous aider à comprendre toutes les nuances et subtilités de ces extraits de texte.
Mamou



Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de violet91, postée le 16-03-2012 à 22:05:14 (S | E)

Some of the night with you.

i ) Pace ['ps]( = speed) : rythme de pas , allure. A quick/good/smart pace.
To keep pace with somebody : marcher de pair avec qqn.
He can't pace with things : il est dépassé par les événements.

Joyce l'emploie dans le sens de ' step' comme vous l'avez compris , ce que je n'ai pas rencontré en GB. To stride, strode, stridden : marcher à grandes foulées, à bon pas.
1. A step made in walking; a stride.
2. A unit of length equal to 30 inches (0.76 meter).
3. The distance spanned by a step or stride, especially:

Il est évident que Gabriel , après avoir été 'tétanisé', n'avance pas à grands pas.


j ) Stock-still : absolutely still; "frozen with horror"; "they stood rooted in astonishment" : ( comme) pétrifié, cloué au sol.

k ) To pass away : s'éteindre, mourir, trépasser. Nous sommes toujours dans le champ lexical de la mort. To vanish ,to disappear, ailleurs, auraient suffi for a smile.

l ) Lust [lst]: le désir intense (généralement physique)
1. a: pleasure, delight b: personal inclination: wish 2. intense or unbridled sexual desire: lasciviousness 3. a: intense longing: craving b: enthusiasm, eagerness .

m ) A failure ['flj] : un échec. To fail + échouer. # to succeed in, to pass an exam.


n ) n )Whither ( WH..?.)['wɪðə] : 1. to what place? where?
2. to what end, point, action, or the like? to what?


o ) To purpose ['pps]: to resolve to accomplish , to intend, to plan.
- To do something on purpose : faire qqch exprès.( à dessein , comme dirait...)

p ) Consumption [kn'smpn]: Pulmonary tuberculosis. No longer in scientific use. La phtisie (galopante ou non), la tuberculose .
( Se) consumer :
Synonymes brûler, calciner, dévorer,réduire à néant, miner. Il s'agit bien ici des poumons (lungs) qui se consument . ' La ' maladie mortelle de l'époque.
Attention : consumption society est bien aussi la société de consommation.

Bacille Calmette Guérin :

The history of BCG is tied to that of smallpox. Jean Antoine Villemin first recognized bovine tuberculosis in 1854 and transmitted it, and Robert Koch first distinguished Mycobacterium bovis from Mycobacterium tuberculosis. After the success of vaccination in preventing smallpox, scientists thought to find a corollary in tuberculosis by drawing a parallel between bovine tuberculosis and cowpox: It was hypothesized that infection with bovine tuberculosis might protect against infection with human tuberculosis. In the late 19th century, clinical trials using M. bovis were conducted in Italy with disastrous results, because M. bovis was found to be just as virulent as M. tuberculosis.

Albert Calmette, a French bacteriologist, and his assistant and later colleague, Camille Guérin, a veterinarian, were working at the Institut Pasteur de Lille (Lille, France) in 1908. Their work included subculturing virulent strains of the tubercle bacillus and testing different culture media. They noted a glycerin-bile-potato mixture grew bacilli that seemed less virulent, and changed the course of their research to see if repeated subculturing would produce a strain that was attenuated enough to be considered for use as a vaccine. The research continued throughout World War I until 1919, when the now avirulent bacilli were unable to cause tuberculosis disease in research animals. They transferred to the Paris Pasteur Institute in 1919. The BCG vaccine was first used in humans in 1921

Ce garçon ' si doux',dont la passion était de chanter avec ' une très belle voix' , ce garçon était tombé malade . Cet hiver-là ( celui où Gretta devait quitter Galway pour un couvent dublinois )son état empira donc il fut interdit de sortir. 'Il déclinait, disait-on. 'Gretta ' ne sut jamais au juste'. ' She never knew rightly.' Elle n'avait pas le droit de le voir , non plus. Quand il apprit par son courrier qu'elle partait le lendemain pour revenir à l'été, malgré la pluie qui le trempait jusqu'aux os, il vint au fond du jardin de la grand-mère, jeta du gravier sur la fenêtre de Gretta. Alarmée, elle descendit discrètement par derrière, alla jusqu'à lui , 'le suppliant de rentrer chez lui, il attraperait la mort' ' I implored of him ( the poor fellow who was so fond of her and so gentle )to go home at once and told him he would get his death in the rain.[..].- ' Mais il m'a répondu qu'il ne voulait pas vivre. Je revois ses yeux comme si c'était aujourd'hui '
[...]'He said he did not want to live . I can see his eyes as well as well ![..]' Michael est mort une semaine après l'installation de Gretta au couvent de Dublin. [...]Yes , he went home. And when I was only a week in the convent , he died'[..]O the day I heard that, that he was dead ! [..]'

-- 'I think he died for me' a bien un sens très lourd. She knows, in fact. what made his death come so soon. ( Gretta finit par s'effondrer sur le lit , enfouie dans l'édredon, inconsolable. )

Je vais m'arrêter là ce soir. Demain, je vous expliquerai pourquoi j'ai fait tel ou tel choix.

--color=#FF0080>Have a good soothing night, dear.




Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de violet91, postée le 19-03-2012 à 18:11:01 (S | E)

'Tomorrow' to me seems to be rather extensive and not that punctual, does it ? Very sorry , ,mais occupée sur pas mal de fronts ... dont l' Angleterre, by the way !



.....Bonjour à toutes et tous, dear friends et bonne semaine !

-- Avant de clore mon travail sur Joyce , je tenais à expliquer pourquoi j'avais fait tel ou tel choix de traduction. Connaissant la nouvelle' by heart' , je ne pouvais que tenir compte ' de -l'avant et après- cet extrait' , en particulier.

D'un côté , la superbe de Gabriel , sa ' self confidence', ses certitudes gratifiantes , sa vie bien ' established' ...et de l'autre , l'effacement (of course) de Gretta , sa finesse, sa générosité et ses silences. Son chagrin retenu jusque là.
Au fil de la narration, le personnage de Gabriel passe de resplendissant à enveloppé de plus en plus d'étroitesse et obscurité. Celui de 'la femme de Gabriel', lumière joyeuse et douce,de second rôle, devient de plus en plus pregnante jusqu'à soudain éblouir comme la vérité.

GABRIEL

Il est tout du long question d'amour , de sensualité et désirs masculins . Des termes de ' feux'. De ' fever, rage, impetuous desire, anger , lust, irony, kisses, memories of 'their' fond de rage , jalousie, possessivité, et humiliation.. >secret life together, caresses ' ...on arrive à' stock-still', ' humble, indifferent, sad' et ' dead' ( plusieurs fois) et 'consumption.' Pour finir sur la fameuse phrase :

- ' I think he died for me ' et c'est Gretta qui aura le dernier mot.

GRETTA

Douceur, songe, silence , tendresse, nostalgie, chagrin et secret.
'' so abstracted ? annoyed ? He wanted to overpower her.'( Gabriel's previous thoughts). 'Thinking about' is used as like a leitmotiv, silent steps, sudden kiss, no answer, no yielding wholly, outburst of tears, broke loose, hid her face, used to (several times), looked away from him, ,' I was great with him at that time '....

Et donc , cette phrase de confession et exécutrice pour Gabriel. 'I think he died for me. '

La suite du texte va aborder de front le thème effleuré plus avant : la terreur de n'être qu'un ' pennyboy' et non pas un triumphe à lui tout seul. La réalité à affronter : la révélation inconcevable qu'un simple' petit jeune' , un gamin ( ' a boy'), de l'usine , pauvre et sans diplômes (de piètre importance et bien inoffensif , en somme) avait été l'objet de ' the romance of Gretta'. Enfin et toujours depuis l'arrivée sous la neige, les petits pas tremblants des vieilles demoiselles, la mort qui , comme sur l' Irlande de l'époque et ses traditions, tombe sur l'un, puis l'autre ...avec en parallèle le chute lente et constante des flocons immaculés.

[..] One by one , they were all becoming shades. Better pass boldly into that other world , in the full glory of some passion, than to fade and whither dismally with age [..] As for Gabriel's theory before .

Opposed to the one , now : [...]His soul swooned slowly as he heard the snow falling faintly through the universe and faintly falling , like the descent of theitr last end , upon all the living and the dead.]

1 ) Just a minute , an instant , just a moment , one moment (please) ): peuvent avoir le même sens : un 'petit' instant. Cela s'évaluera en une ou quelques ' petites' minutes ( a few).
For a moment est plus long.

2 ) Strangely : étrangement ,bizarrement, certes . Mais un ' étrange' qui lui est inconnu . Comme quelqu'un de votre entourage très proche que vous percevez comme ' a stranger' , dont vous ne comprenez pas le ' fonctionnement'. # A foreigner , of course , étranger de nationalité qu'il vous semble connaître ' par coeur'! ( This is presumpuous, isn't it ? ).

3 ) She kissed him. Elle n'est pas du tout dans le même état d'esprit que lui, ' tout feu, tout flamme'. Elle choisit d'offrir un ( petit) baiser après réflexion. Gabriel n'est pas un 'méchant homme' ...malgré la 'mesquinerie' de toute l'histoire du ' sovereign' récupéré. Epouse reconnaissante et gratifiante, ce qu'elle a été jusque là ...mais ! Elle veut peut-être signifier ' que ce n'est pas le moment'...Abréger toute effusion.

4 ) To say softly : à voix basse, douce et tendre ( = gently, tenderly)). On pouvait choisir de répéter comme l'anglais ...mais on apprend à l'éviter en français. Sauf pour marquer un automatisme.

5 )What the matter is / What it is / What is the matter? / What is it ? : de quoi il s'agit , où est le problème. Joyce emploie une sorte de question-réponse. Gabriel est persuadé ou se persuade de tout connaître de sa femme...et - brusquement le doute insupportable :' Do I know ?' . Et si ce n'était pas le cas ? Quelque chose qu'il ne maîtriserait pas ?( plus loin :' perhaps', 'I suppose'.

What are you thinking about ? I am thinking about ... :

Gretta ne pense pas à = of , précis, elle songe plus vaguement et s'attarde ' about'. ( = To dream of #o dream about ) . Elle est songeuse , comme vous l'avez bien dit. Depuis le moment où Gretta s'est accoudée à la balustrade pour écouter la chanson...l'étonnement et l'inquiétude sourdent en lui. Il avait déjà été déstabilisé par Lily, Miss Ivors et n'était pas sûr d'avoir fait le discours attendu ( avait-il été ' à la hauteur' ?).
Tout le trajet s'était fait en silence : lui à sa fierté de mari et son désir montant, elle à ses secrets et regrets. ' Under the ghostly light from the street lamp' et dans la chambre , il la trouvait 'so serious and weary'...il l'imaginait ' ill or weak' ...elle le surprenait.
Donc , quel était ce souci ? Ce qui la préoccupait ?

7 ) Les adj.démonstratifs ' this' et ' that' .Leurs emplois parfaits.
- ' This' : proximité physique ou mentale .' This delicate boy' est désormais entre eux deux.
- That : éloignement physique (le passé , ici) - 'That song, that person long ago,at that time ' ou mental , y compris rejet de soi : ' that girl Ivors ( cette espèce de fille , cette ' fichue (ou damnée) Ivors', ' that Michael Furey.

8 ) Dull : rien à voir ici avec la morosité, la monotonie. Comme une douleur ' sourde' = ' dull ' et qui peut devenir aigüe , la rage, le désir refoulés tout à l'heure sont encore prêts à revenir l'assaillir : la preuve. Comme ensommeillés ( for a moment). Ils ne sont pas éteints. Et Gabriel n'a ni l' habitude ni ne supporte de se regarder en face !

9 ) Delicate [ dlikt] est, sans jeu de mots, délicat à traduire . Gabriel ne sait pas que Michael Furey était de constitution fragile ni qu'il était ' so gentle'. ' Delicate' signifie aussi ' raffiné', tout sauf ' brutal' -ce que peut être Gabriel (quand nous sommes dans ses pensées). Il est probable que Joyce ' joue' sur les deux sens , ce qui attise la jalousie de Gabriel qui ne pense que ' raffiné'.

10 ) What was he ? la question aini formulée au ' neutre' quasiment , est le summum du mépris . So contempt(uous) :' The feeling or attitude of regarding someone or something as inferior, base, or worthless; scorn '. Il était quoi, ce type?' serait l'équivalent en langage relâché. Il aurait dû dire : - What was his job? / What did he do in life ? Qu'était-il au juste? . Il fait tout pour minimaliser , souiller l'image.

11 ) Joy [ ']: bien sûr, le bonheur , mais aussi dans cette phrase qui ne parle que d'intimité physique : the emotion of great delight or happiness caused by something exceptionally good or satisfying; keen pleasure
. La place du mot qui devrait être celui de la fin de phrase ' is puzzling'. Joyce doit ( avec raison)envisager tout l'ensemble.
Part of Speech: noun
Definition: ecstasy
Synonyms: beatitude, blessedness, cool*, euphoria, felicity, gladness, gone*, happiness, heaven*, joy , paradise, rapture
jouissance nf
[+âme, esprit, chair] pleasure . Le bonheur de leur intimité est bien celui-là aussi. Pinnacle of achievement or physical object.

11 I was great with him at that time : ah ! Combien difficile à rendre en français. Elle n'a pas dit ' it was great with him, then'. ' Le 'j'étais bien' ou ' si bien 'est vraiment en dessous de l'assertion de Gretta.' At that time' met déjà en opposition à aujourd'hui. De quoi donc , déjà se poser des questions. Que peut-on être de plus que ' great' avec quelqu'un. Elle ' était' , ne se sentait pas. Donc , ' béate', ' accomplie' , en parfaite osmose ( with him) avec Michael.
Et son identité était reconnue . Elle allait avec et non pas dans l'ombre de . Rien d' un ' faire-valoir', même si l'amour de Gabriel pour elle est incontestable, mais il est égoïste..
Le décor de campagne irlandaise, les promenades à deux, cette chanson de tous les temps qui lui était dédiée ...le paradis, alors.


Cette fois, woilà , dear friends. je vais tourner la page pour quelque chose de beaucoup plus drôle et que j'avais ' promis' à la demande de certaines et certains.

à vous douze : mamou, dolfine, abby, ariette, car2bar, swan, ariane, bonsaï, eos, sundeep , violette et pivoine ...grandes anglophiles et sentimentales. Great many thanks for having shared , for a time, my love for Joyce and Ireland. Dommage que 'nos' hommes , spécialistes aussi, n'aient eu le temps ou l'inspiration de venir nous rejoindre.

Pour vraiment terminer , outre l'achat immédiat de ce livre (si ce n'est déjà fait ) , penchez-vous si vous le pouvez sur le brillant et exceptionnel travail ( de lecture et écriture)de grande Hélène Cixous.
Je me permets de vous recommander cet autre ' petit' ouvrage moins connu : ' Giacomo Joyce' tout à fait fascinant. 'Giacomo Joyce' is a posthumously-published work by Irish author James Joyce. Written in 1914, following the publication of Dubliners [1], it was published by Faber and Faber from sixteen handwritten pages by Joyce. In the free-form love poem, presented in the guise of a series of notes, Joyce attempts to penetrate the mind of a 'dark lady', the object of an illicit love affair.'Giacomo' is the Italian form of the author's forename, James.

Et n'oublions donc pas l'adaptation de John Huston si ' délicatement ' rendue et interprétée par sa fille Angelica Huston , souvent présente sur les sujets irlandais.

A ) Lien internet

B ) Lien internet

C ) Lien internet

D ) Lien internet


See you

Your sensitive





Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de violet91, postée le 20-03-2012 à 10:45:09 (S | E)
Hello to all et joyeuse première journée de springtime !

Je me relis depuis mon I-phone et vois quelques retouches à apporter à mon dernier travail . Well !...
Beaucoup de " disturbance " avec le nouveau serveur et le PC capricieux , ces jours-ci.
Je reviendrai dessus dans la journée , dès que possible .
Merci de votre patience , discrétion et fidèle gentillesse .
Faithfully yours ...Violet





Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de violet91, postée le 20-03-2012 à 19:03:03 (S | E)
Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de mamou3, postée le 16-03-2012 à 09:32:06 (S | E)

Dear Violet,
Encore de nous donner des explications aussi fournies qu'intéressantes pour nous aider à comprendre toutes les nuances et subtilités de ces extraits de texte.
Mamou





Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de violet91, postée le 20-03-2012 à 19:34:48 (S | E)

Voilà et merci . Je crois que 'tout 'est au point. Sauf la couleur : please, dear lucile , pity on me !
Mes retouches , après ton long travail de remise aux couleurs , ont ramené le ....bleu !

Merci à celles qui écriront de bien vouloir zoner en noir leurs petits mots !




Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de lucile83, postée le 20-03-2012 à 22:06:34 (S | E)
that was a joke, wasn't it dear?
... I promise I'll cool down in a while!



Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de ariane6, postée le 20-03-2012 à 23:09:02 (S | E)
Hello violet !
Encore merci pour cet extrait et pour le soin que tu apportes à ta correction, généreuse et détaillée, comme toujours !
Après ce trimestre passé avec le grand James Joyce... quel nouveau décor nous prépares-tu ? 
http://www.youtube.com/watch?v=HgGAzBDE454&feature=related
..Ai-je assez zoné ?...that is the question...!...Good night, sweet dreams !

-------------------
Modifié par ariane6 le 20-03-2012 23:13


-------------------
Modifié par lucile83 le 21-03-2012 06:06
Images sous copyright effacées,sorry.
Le lien est défectueux.



Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de dolfine56, postée le 21-03-2012 à 11:27:46 (S | E)
Hello dear-- ---
One more time, thanks a lot for this titanic work-- ---

Thanks to your very interesting work and links,we are in the heart of the matter.
----------------------------------



Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de abby7, postée le 21-03-2012 à 12:04:03 (S | E)
Violet 91*****,OUI IL Y EN A CINQ !
En un mot comme en cent : Bravo !
Je te transmets ce sentiment "palpable" de joie lorque j'ai visionné
les liens.
Dans la tristesse de ces jours,cela reconforte.
Bonne Journée !
Abby.



Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de swan85, postée le 21-03-2012 à 22:03:41 (S | E)

Encore merci Violet pour cette version et pour ton travail riche en informations.





Réponse: Misses Morkan's/Version 3 de eos17, postée le 23-03-2012 à 18:43:42 (S | E)
Merci Violet pour nous avoir fait découvrir james Joyce avec toute ta sensibilité,ta générosité. Merci pour tout ce que tu nous donnes,ton temps ,tes connaissances et ton pouvoir de "passeuse".




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